Plusieurs pêcheurs artisans guinéens ont été récemment victimes d’une maladie ‘’brûlures de peau’’ dont la recherche de la cause implique plusieurs structures techniques sanitaires du pays dont l’institut national de santé publique (INSP).
Sur recommandation du gouvernement qui a d’ailleurs mis en place une cellule de crise interministérielle, ces pêcheurs malades ont été admis à l’hôpital Donka pour des brûlures, des lésions cutanées très douloureuses qui les auraient atteints en haute mer.
Dans le souci d’étendre la gamme des paramètres physicochimiques à réaliser et surtout de concordances des résultats (pH), l’Institut National de Santé Publique (INSP) a été sollicité le 17 avril 2023 par le Directeur du laboratoire d’analyses environnementales (LAE) afin de réaliser d’autres paramètres physicochimiques (le pH, la Turbidité, l’Oxygène dissous, le Cuivre, le Zinc, les Nitrites, les Phosphates, Silices et Nickel).
Dans son rapport dont nous détenons copie, l’INSP tire la conclusion suivante : « l’échantillon d’eau de mer jaunâtre reçu à l’INSP a été analysé pour neuf (9) paramètres physicochimiques parmi lesquels seuls deux (2) paramètres (Nickel et Zinc) étaient dans les valeurs limites. La mesure de la turbidité obtenue (2400NTU) est largement dépassée. Il ressort que ses résultats présentent une très forte minéralisation et une acidité très forte (pH 1,42). Cela a pour conséquence la baisse de la salinité et une augmentation des teneurs en phosphate (5,7mg/L), les nitrites (38mg/L), les silices (160 mg/L), le cuivre (0,2mg/L). Les mesures de l’oxygène dissous trouvées 5,38ppm est favorable pour peu de gros poissons. L’oxygène dissous ayant une concentration inférieure à 5,5 mg/L aura un effet négatif sur la plupart des poissons et sur les étapes de la vie des poissons. Nous n’avons pas pu réaliser les métaux lourds tels que l’Arsenic, le Cadmium, le Plomb,… par manque de plateau technique. N.B : Ces valeurs extrêmement élevées pourraient être dues aux déversements des produits toxiques en haute mer. »
Quant aux recommandations faites par l’INSP, elles sont nombreuses dont : « Renforcer le plateau technique de l’INSP pour la recherche des métaux lourds ; Renforcer la synergie entre les laboratoires du pays pour une réactivité rapide en cas de déversement similaire ; Renforcer la surveillance des eaux guinéennes par des patrouilles mixtes Forces de défense, forces de sécurité, Service des Milieux Marins et Zones Côtières, OGPNRF, etc. ; – Contrôler les navires à l’entrée et à la sortie des eaux guinéennes; – Rechercher les navires ayant stationné ou traversé la zone impactée par le déversement pour pouvoir identifier l’auteur de ce déversement ; – Poursuivre les analyses des échantillons en synergie avec les laboratoires disposants des plateaux techniques d’analyse (Pollution) pour une meilleure atteinte des objectifs ; – Dépolluer le site concerné le plus rapidement possible… »
Ci-dessous, le rapport d’analyse de l’INSP🔻