Villa Belle-Vue : le cardinal Robert Sarah magnifie Sékou Touré et jette un pavé dans la mare

Le Cardinal Robert Sarah s’est invité mercredi dans l’affaire Cases de Belle-Vue, ce vaste domaine qui a été restitué, le 10 décembre dernier, à la famille du président Sékou Touré, père fondateur de la Guinée, par le colonel-président Mamadi Doumbouya.

A l’occasion de la célébration de la messe pour la paix, l’unité, la solidarité et la réconciliation en Guinée organisée par les chrétiens catholiques de Conakry à la cathédrale Sainte-Marie, le cardinal Robert Sarah a dit au cour de son homélie que la restitution des villas Belle-vue à Madame Hadja Andrée Touré et la rebaptisation de l’aéroport de Conakry sont deux décisions d’une gravité énorme ».
«J’ignore qui vous a, en l’espace de trois mois de prise de pouvoir, induit à prendre deux décisions d’une gravité énorme qui ont rouvert de graves blessures dans les cœurs de beaucoup de Guinéens. La première décision maladroite consiste par le fait de rebaptiser l’aéroport de Conakry d’un nom qui fait polémique. La deuxième décision grave c’est d’avoir restitué à Madame Hadja Andrée Touré, non seulement un bien qui n’appartient ni à elle, ni à son mari, mais de lui avoir restitué un bien de Dieu et de l’Eglise », a dit le religieux en s’adressant au président Doumbouya.

Parlant plus particulièrement des villas de la Belle-vue, le cardinal Robert Sarah dira que ce domaine appartenait à l’église. Pour lui, « si Hadja Andrée Touré accepte cette restitution, elle se déshonore et déshonore son défunt mari ».

Le grand mérite du président Sékou Touré c’est qu’il ne s’est jamais rien approprié personnellement. On ne dira jamais, voilà le palais, la villa ou la propriété de Sékou Touré. Sékou Touré n’a jamais pris un bien d’autrui pour se l’attribuer comme propriété personnelle. En cela, il suscite notre admiration

«En effet, le 1er septembre 1961, Sékou a confisqué le domaine du séminaire de l’église qui était un bien de l’église pour construire les vlilas Syli destinées à accueillir les hôtes qui organisaient des évènements solennels tels que les exclusions de fin d’année, le 31 décembre. Le grand mérite du président Sékou Touré c’est qu’il ne s’est jamais rien approprié personnellement. On ne dira jamais, voilà le palais, la villa ou la propriété de Sékou Touré. Sékou Touré n’a jamais pris un bien d’autrui pour se l’attribuer comme propriété personnelle. En cela, il suscite notre admiration. Si aujourd’hui, Madame Hadja Andrée Touré accepte avec gratitude et remercie qu’on lui restitue un bien qui ne lui appartient pas, elle se déshonore et déshonorerait son époux défunt. J’ai beaucoup de respect et de vénération pour Hadja Andrée Touré. Mais les écritures historiques ne mentent pas et ne peuvent être manipulées..Je salue l’orientation donnée par le CNRD dans les exigences de réconciliation, de rassemblement, et du développement. Que ces exigences s’appliquent d’abord et surtout à la population, aux collaborations au sein des forces armées et de sécurité guinéenne », martèle le prélat, connu pour ses critiques acerbes contre les régimes des présidents Sékou Touré et Lansana Conté.

Le 10 décembre dernier, Hadja Andrée Touré, épouse du président Ahmed Sékou Touré disait à Mediaguinee comment son mari a obtenu ledit domaine.

« C’était la propriété du président Sékou Touré. C’est une propriété qu’il a achetée quand il était maire (élu à ce poste en 1956). La Guinée n’avait pas encore l’indépendance. Il a acheté Belle-Vue quand il était maire. C’était un dépotoir d’ordures. Moi-même j’ai cultivé du riz là-bas, Quand il (président Sékou Touré) a eu l’argent maintenant il a construit. (…) », a informé l’ancienne Première dame, aujourd’hui âgée de 87 ans.

Christine Finda Kamano