Kindia/Sekhoussoryah : les communautés impactées par les projets de développement demandent l’adoption du référentiel national

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Plusieurs citoyens des communautés impactées par les projets de développement dans la sous-préfecture de Madina Oula, préfecture de Kindi,  se sont à nouveau adressés au gouvernement de la transition. Réunies jeudi 16 avril 2024, dans le district de Sekhoussoriah, ces communautés demandent l’adoption urgente du référentiel national, un document sur la compensation, l’indemnisation et la réinstallation des communautés touchées par les projets de développement.
Lancé en 2017, sous l’initiative du Ministère des Mines et de la Géologie pour doter le pays d’un document de référence en matière de compensation, d’indemnisation et de réinstallation des communautés impactées par les projets de développement en république de Guinée, le Référentiel national peine à être adopté. Une situation qui inquiète ces communautés aujourd’hui impactées par de nombreux projets.  » En tant qu’instrument de référence complet à l’échelle nationale pour la protection des droits fondamentaux des populations impactées et ou déplacées du fait des projets de développement, l’élaboration du référentiel national témoigne la volonté de l’Etat à relever les multiples défis auxquels nous, personnes impactées, sont confrontées dans nos localités respectives. Toutefois, nous constatons avec le temps, que cette volonté se heurte à une réticence de l’Etat à adopter le document final validé par toutes les parties prenantes au processus à Kindia, pour des raisons qu’on ignore. Pendant ce temps, les investisseurs s’installent et s’activent dans nos localités et sur nos terres dont nous dépendons sans prise en compte réelle de nos préoccupations en termes d’amélioration du cadre de vie et d’accès durable aux moyens de subsistance. Difficile de dire aujourd’hui avec exactitude le nombre de populations impactées par les projets de développement en cours dans le pays. Mais il est important de souligner que nous avons tous subi des processus émaillés de mauvaises pratiques de compensation, d’indemnisation et de réinstallation entraînant la dislocation du tissu familial, la détérioration du cadre de vie sociale et économique créant de passage des hostilités entre nous et les sociétés qui évoluent chez nous. A cela s’ajoute la précarité qui se généralise et nous frappe de plein fouet », a expliqué Amara Camara, porte-parole et leader communautaire.
Plusieurs secteurs du district de Sekhoussoriah comme Donaya, Sekhoussoryah centre, Bombia, Gnèguêyah, Toumaya et Toulayah sont aujourd’hui impactés par les activités d’une société en place. L’adoption du référentiel national sur la compensation et la réinstallation c’est de protéger des milliers de familles contre la précarité ajoute un autre citoyen du nom de Fodé Moussa Bangoura. « Au nom des communautés de Sekhoussoryah, nous remercions nos autorités parce que ces sociétés sont accueillies par elles. Nous avons eu de bonnes initiatives mais elles doivent nous aider pour l’adoption urgente du référentiel national. Si cela est fait, ça sera bien pour toutes nos communautés qui sont aujourd’hui impactées par les projets de développement en Guinée. Donc, nous prions le gouvernement de nous aider à adopter ce document que nous voyons. Nous souffrons beaucoup avec les sociétés », ajoute-t-il.
Chez les femmes, l’inquiétude est grande. M’Balia Bangoura aussi tire la sonnette d’alarme en ces termes: « ce que je vais dire, c’est au nom de notre communauté et toutes les autres communautés qui sont impactées surtout nous les femmes, c’est de dire au gouvernement de nous aider. L’arrivée des sociétés nous a causé beaucoup de difficultés, nous les femmes, nous souffrons ici énormément. Donc nous demandons aux autorités de nous aider à sortir de ces difficultés. »
Élaboré en 2018 et adopté par le comité de rédaction en 2022 à Kindia, ce document du référentiel national est piloté par le ministère des Mines à travers d’autres départements ministériels et les organisations non étatiques. Seulement son adoption pour faire face aux difficultés des communautés impactées n’est toujours pas à l’ordre du jour.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia
+224 623 08 09 10

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