Cellou Baldé à Bah Oury : « on ne peut pas laisser Cellou et Sidya en exil pour penser à construire cette nation »

Le Premier ministre Bah Oury a accueilli ce lundi, 25 mars 2024 des acteurs sociopolitiques issus de différentes coalitions et membres des forces vives de Guinée. On pris part à ce rendez-vous, les représentants des coalitions comme l’ANAD, le FNDC politique, la CORED, respectivement dirigés par Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré, Mamadou Sylla. Au sortir de la rencontre, le coordonnateur des fédérations de l’intérieur du parti UFDG ( Union des Forces Démocratiques de Guinee) s’est confié aux journalistes présents sur les lieux.

Dans son intervention, Cellou Baldé dit avoir attiré l’attention du troisième ministre du CNRD en l’espace de deux ans sur la situation précaire que traversent les citoyens du pays, mais aussi sur leurs préalables notamment le retour au pays des leaders politiques, Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré.

« Nous l’avons écouté conformément à son discours de prise de fonction, dans lequel il avait affirmé vouloir composer avec toute la classe et les coalitions politiques du pays. Cela, pour essayer de relancer le processus politique dans un cadre d’inclusivité. Et vous le savez depuis quelque temps, nous ne sommes plus autour de la table, parce que nous avons estimé que ni le cadre ni le contenu, rien n’était approprié. Et depuis les années 2010, nous sommes habitués au cadre de dialogue dans notre pays. Nous avons donc voulu venir cette fois-ci, saisir la main tendue du Premier ministre en attendant de savoir quelle orientation cela va prendre. Puisque ça a été une prise de contact, sinon nous avons nos mémorandums et nos revendications que nous n’avons pas étalés aujourd’hui. Nous lui avons juste rappelé qu’il est le troisième Premier ministre en l’espace de deux ans par rapport à cette transition. Nous lui avons dit que le pays va mal et très mal. Nous lui avons également dit que de notre côté, quand nous entendons dire qu’il faut les questions sociales, économiques puis le politique, moi en tant qu’acteur politique je lui ai rappelé que  les crises politiques sont toujours nées de celles sociales et économiques.  Parce que s’il y avait réellement la volonté politique de travailler avec diligence pour le retour à l’ordre constitutionnel, nous n’allions pas connaître tous les soubresauts que nous connaissons aujourd’hui. Et donc il faut faire en sorte que très rapidement les réunions sectorielles puisent avoir lieu. Que l’inclusion soit au rendez-vous », a mentionné Cellou Baldé.

Absents du pays depuis plusieurs mois, la question des leaders Cellou Dalein Diallo et Sidiya Touré a été évoquée de façon formelle. Et lors des réunions sectorielles attendues les prochains jours, il sera question d’aller au fond des discussions quant au retour de ces exilés en Guinée.

« Aujourd’hui  nous avons nos leaders qui sont en dehors du territoire national. Il faut s’inspirer de ce que les autres ont réussi ailleurs. Quand vous prenez par exemple le Tchad et d’autres pays, ceux qui étaient en exil sont rentrés au pays. Alors quand nous voulons construire la Guinée, ramener tout le monde autour de la table. On ne peut laisser Cellou et Sidya en dehors de la République de Guinée », a-t-il lancé.

Autres aspects évoqués pendant cette rencontre, ce sont les préalables qui ont toujours été réclamés par les acteurs sociopolitiques du pays. C’est notamment ce débat sur le véritable dialogue fécond…C’est aussi et surtout, les débats sur l’agenda dynamique qui a été un jeu de dupe, selon lui, entre le CNRD, le Gouvernement de la République et la Cédéao.

« Aujourd’hui nous sommes à quelques neuf ou huit mois et vous avez suivi vous-même que le Premier ministre a annoncé ce glissement alors que cette question n’a pas encore été discutée. Pour nous, c’est dans un cadre formel où l’article 77 est respecté que la question du chronogramme et celle de son financement doivent être rediscutées. Pour voir les activités qui doivent être menées et le délai d’exécution afin que nous puissions sortir de cette transition là. Donc nous attendons avec beaucoup d’impatience ces réunions sectorielles pour savoir quelle est l’orientation que ça  va prendre », a-t-il signifié.

Le nouveau patron de la Primature a été invité à  suivre les pas de son lointain  prédécesseur Jean Marie Doré, ceci pour sortir le pays de l’impasse dans laquelle il s’engouffre de jour en jour, par l’organisation des élections pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.