Conakry. Les filles de joie se confient sur leur galère pendant le ramadan : « on n’a pas où aller travailler »

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Pendant le Ramadan, si la plupart des gens pensent que c’est un mois consacré uniquemment au jeûne, à la prière nocturne et faire des actions de charité, et que les prostituées sont au repos, hélas, qu’ils se détrompent.
Certes pendant le mois saint de Ramadan, la vente de l’alcool dans les bars,  et la prostitution et autres pratiques naissantes ont baissé, mais elles  continuaient dans certains endroits et par certaines filles de joie communément appelées prostituées. En tout cas, c’est ce constat que notre rédaction a eu à faire mercredi 19 avril [48 heures avant l’aid-El-Fitr], lorsqu’elle a sillonné quelques endroits fréquentés par ces personnes.
À Cosa, en allant vers cantine à 14heures, les portes d’un bar étaient grandement ouvertes. Cependant, à l’intérieur, il faisait sombre, toutes les ampoules étaient éteintes, seule la lumière de la télévision qui était allumée procurait de l’éclairage. Donc on ne pouvait presque pas dévisager quelqu’un, sauf si cette personne est assise plus près de nous. Nous avons estimé que les portes étaient ouvertes juste par hasard. Ce qui était tout à fait le contraire, les voix raisonnaient à l’intérieur. Au tour des tables,il y avait des clients, ça  buvait de l’alcool, ça fumait de la cigarette, sans musique, ils se déplaçaient vers le comptoir. Dans les fauteuils, les filles de joie (prostituées) étaient couchées un peu partout. Certaines d’entre elles étaient à côté des consommateurs d’alcool. De l’autre côté appelé salon VIP, elles étaient nombreuses là-bas. On pouvait facilement les reconnaître de par leur habillement. Le gérant du bar abordé, sans gêne, il nous a fait savoir que depuis le début du Ramadan, ils n’ont pas eu à fermer leur bar et les chambres de passe. Avant de nous parler du quotidien de ces travailleuses de nuit en ce moment de pénitence.
Selon lui, elle traverse des moments très pénibles.
« Le travail de nuit pendant ce Ramadan  ce n’est pas facile. Mais tout le monde sait qu’elles ne peuvent pas travailler en ce moment comme elles le font si ce n’est pas le Ramadan. Elles traversent un moment pénible, mais elles viennent quand même, elles peuvent passer toute la journée assises ici à la recherche de la clientèle. Beaucoup d’entre elles se confient à moi bien sûr, elles souffrent vraiment. Vous même vous pouvez remarquer, depuis que vous êtes  venue,  vous les voyez couchées non,ce n’est pas facile. Nous n’avons pas fermé notre bar depuis le début du Ramadan. Et les gens viennent consommer même en pleine journée mais je n’ai pas à vous le prouver puisque vous voyez de par vous même. On n’a pas eu de problème avec le voisinage. Bien sûr, les personnes appartenant à toutes les ethnies et à toutes les confessions religieuses vivant ici en Guinée,viennent boire du vin en cachette », a-t-il expliqué.
Dans  un autre endroit, vers le stade de Nongo, là aussi, nous avons trouvé un coin de récréation ouvert. La musique mise en  sourdine. Ce gérant aussi dit que ces portes sont restées ouvertes durant tout ce Ramadan.
De là, nous avons continué dans un autre endroit où nous avons recueilli sous anonymat, le témoignage d’une travalleurse de sexe. Au début, elle n’a pas voulu  parler à des inconnus, de peur que nous ne dévoilions son identité.
« Vous venez nous interroger pourquoi ? Ou bien vous êtes venus nous espionner? Ne nous fatiguez pas. Vous pouvez trouver solution à notre problème ? Que voulez-vous savoir? Je ne vous connais pas laissez moi tranquille », a-t-elle réagi dans un premier temps.
Quelque temps après, elle a fini par cracher le morceau. Selon cette jeune fille dont l’âge pourrait varier entre 25 à 30 ans, les temps sont durs pour elles (travailleuses de sexe). « Nous sommes là malgré le Ramadan. On n’a pas où aller travailler. Aujourd’hui je fais ce travail de nuit malgré moi, mais je suis obligée de le faire puisque je le fais pour subvenir à mes besoins. Actuellement, les clients viennent difficilement. Nous nous vivons au jour le jour. Nous traversons une période très difficile. Actuellement, nous gagnons plus avec ceux qui viennent boire de l’alcool, on profite de leur petite monnaie. Ce n’est pas facile mais nous faisons avec. J’ai commencé ça il n’y a pas longtemps. Je bois du vin, je fume la cigarette. Nous sommes nombreuses ici mais chacune a sa chance. Aucune d’entre nous ne jeûne,vous savez pertinemment qu’on ne peut travailler ici et jeûner », nous a-t-elle confié.
Le mois de Ramadan est pourtant réputé pour les bonnes pratiques, les prières, les bonnes œuvres et autres. Malgré tout, certain (e)s font exception à la règle.
Christine Finda Kamano 

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