C’est au tour de l’Organisation guinéenne pour la défense des droits de l’homme (OGDH) de se prononcer sur le retrait des avocats de la Défense des détenus politiques de la procédure.
L’OGDH, par la voix de son vice-président, demande au ministère de la Justice de porter un œil attentif sur une situation qui pourrait avoir des conséquences graves sur la vie carcérale des détenus.
Sans nul doute, les condamnations de Foniké Menguè à 11 mois de prison ferme et de Madic 100 frontière à 5 ans et au paiement de 100 millions de nos francs au titre d’amende ont certainement provoqué l’ire du collectif des avocats des opposants politiques qui ont finalement décidé de se retirer de la procédure. L’Organisation guinéenne pour la défense des droits de l’homme salue une bonne décision. Me Alpha Amadou DS Bah en est le vice-président. « Selon eux (avocats), leur apport au niveau de la procédure n’était pas récompensé par des décisions qui seraient rendues en conformité avec la loi. Nous pensons que c’est certainement une bonne chose. Etant donné qu’on assiste depuis quelque temps à des lourdes condamnations contre les opposants politiques. »
Cependant, ce retrait du collectif des avocats de la défense ne reste pas sans conséquences, poursuit cet activiste des droits humains. « Ça va forcément impacter la procédure. Puisque d’abord combien de temps va s’écouler avant que l’Etat lui-même ne prenne ses responsabilités, peut-être en commettant d’autres avocats ? Cela va forcément impacter la procédure », a-t-il alerté.
Avec ce retrait, et puisque nous sommes en matière criminelle, il y a deux options. Soit les détenus décident volontairement de choisir d’autres avocats pour assurer leur défense, soit l’État leur commet un pool d’avocats. D’où cet appel de Me DS Bah : « Il serait important que l’Etat, à travers le ministère de la Justice, porte un œil attentif par rapport à cette situation, parce qu’il est quand même important que les règles de procédure et la loi soient respectées dans leur rigueur. Le fait qu’il y ait toujours des condamnations à de lourdes peines, étant donné que la plupart des personnes qui ont été condamnées, du point de vue des avocats, il n’y avait pas suffisamment de preuves. Et même s’il y en avait, du point de vue du ministère public, je pense que c’est des personnes qu’on pourrait considérer comme étant des délinquants primaires et que certains ne se justifieraient pas. »
Yamoussa Camara
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