« Gouverner autrement ». Ce slogan qu’a repris plusieurs fois le chef de l’Etat au lendemain de sa victoire à la dernière présidentielle ne fait plus rêver. Le mini-remaniement du gouvernement a douché les espoirs. C’est la montagne qui a accouché d’une souris. Le président Alpha Condé à qui sûrement l’on ne remonte pas les informations des »vraies gens » pour reprendre les GG, a préféré maintenir la ministre de l’Enseignement technique Zenab Nabaya Dramé, accusée de détournement de plus de 200 milliards francs guinéens. Une affaire pendante devant la justice. Son maintien dans le gouvernement nuit plus qu’il ne règle les choses. Comme dirait l’autre, l’on ne « défie » pas un peuple exsangue.
Au Sénégal, le président Macky Sall s’est accommodé à la démission de son frère Aliou Sall de la Caisse des Dépôts et des Consignations (CDC) suite au scandale de Petro-tim. Ce dernier, mis en cause par la presse dans une histoire de pot-de-vin, a jeté l’éponge.
En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a lâché un moment son bien-aimé Adama Bictogo, alors ministre de l’Intégration africaine quand celui-ci a été accusé par la presse d’avoir détourné plus d’un million de dollars d’indemnités dûes aux victimes des déchets toxiques déversés par Trafigura à Abidjan en 2006, Non seulement, Bictogo a démissionné mais aussi il s’est présenté devant la justice où il sera finalement blanchi. L’opinion ivoirienne avait alors applaudi des deux mains.
Tous ces exemples montrent, si besoin en est, qu’on n’engage pas un bras de fer avec un innocent, on ne défie pas la presse, même la plus pourrie. Libérer Zenab pour défendre son honneur n’est pas une faiblesse du pouvoir mais renforce plutôt la moralité du gouvernement.
La composition partielle du gouvernement, s’il faut en parler, a plus obéi à une guerre de clans et pour le positionnement que tout autre motif. Le sextennat rate donc sa première marche.
Noumoukè S.