Damaro sur la présence des donzos à Conakry : ‘’aucune loi n’interdit à une certaine catégorie de citoyens guinéens de circuler dans la capitale’’

Au cours d’une interview qu’il a accordée à Mediaguinee, l’honorable Amadou Damaro Camara a indiqué qu’aucune loi n’interdit aux donzos de venir dans la capitale.

Pour le député Amadou Damaro Camara, ces donzos qui n’ont à aucun moment tiré sur quelqu’un constitue un corps et comme tout autre citoyen, ils ont le droit d’être militants d’un parti. Contrairement à ce que pensent certains, il affirme que ces donzos étaient venus assister à une réunion à la coordination mandingue, non loin du siège du RPG Arc-en-ciel à Gbessia. « Il n’y a qu’un mur qui sépare la coordination mandingue du siège, ce ne sont que cinq qui sont venus au siège et se sont assis comme n’importe quel militant et après ils se sont levés et ils sont sortis. Qu’ils veuillent sortir dans la rue, mais est-ce la constitution les en empêche? », interroge-t-il.

A la question que ces donzos portaient des armes, le député du RPG arc-en-ciel répond par l’affirmatif : « Oui, ils étaient armés. Mais les manifestants ont des armes aussi ! Et si vous voulez voir, on a des vidéos. Ils ont des armes à feu, ils ont des armes blanches. J’aurais condamné cela s’ils avaient tiré sur quelqu’un, s’ils avaient blessé quelqu’un. Au contraire, ils ont été agressés et malgré leurs armes ils n’ont pas riposté. Vous savez qu’à Sonfonia, ils ont été agressés, on a failli en tuer deux. Et cela veut dire tout simplement qu’ils n’étaient pas dans une posture agressive. Ils auraient dû faire usage de leurs armes. On ne prend pas quelqu’un avec des armes pour en faire ce qu’on veut et c’est ce qu’on a fait », a-t-il martelé.

L’honorable Amadou Damaro Camara estime que ces donzos sont une corporation. Et pour sortir, dit-il, une corporation n’a pas besoin de la permission du gouvernement, ni d’un parti politique. « Est-ce que les guérisseurs quand ils doivent sortir ou bien les artistes quand ils doivent chanter doivent demander la permission ?»

Pour l’honorable Damaro, cette sortie des donzos, bien qu’elle se soit effectuée lors d’une des journées villes mortes de l’opposition, n’est pas un acte antidémocratique. « S’ils ne sont pas de l’opposition, pourquoi est-ce que vous voulez qu’ils tuent la ville ? C’est ça aussi la démocratie! Ville morte veut dire tous ceux qui sont d’accord avec nous, restez à la maison. Mais ce n’est pas démocratique quand moi je ne veux pas de la ville morte, qu’on m’empêche de marcher ou qu’on caillasse ma voiture parce que je ne veux pas rester à la maison. Ce n’est pas ce qu’on appelle ville morte. Ville morte, on ne jette pas de pierres, on n’agresse pas, on ne brûle pas. Ville morte, on ne casse pas les magasins. Mais c’est ce qui se passe quand on parle de ville morte, quand on parle de marche pacifique » explique le député. Ajoutant que les violences pendant les marches pacifiques de l’opposition républicaine sont dues à l’irresponsabilité des organisateurs. « Notre souci c’était les syndicats et ça c’est derrière nous, tout le monde peut s’en féliciter. Vis-à-vis de l’opposition, on sait comment se tenir », conclut le président du groupe parlementaire du RPG Arc-en-ciel, invitant l’opposition à être cohérente avec elle-même.

Maciré Soriba Camara

628 11 20 98