Montreuil : le mari de la Guinéenne Mariama défenestrée écroué pour meurtre
Cet homme de 50 ans est suspecté d’avoir poussé sa femme du 4e étage, le week-end dernier. Mariama en est morte mais elle avait subi auparavant de nombreuses violences conjugales.
Le quinquagénaire soupçonné d’avoir poussé sa femme du 4e étage à Montreuil ce week-end a été mis en examen ce mardi pour meurtre par conjoint et placé en détention. Pendant toute sa garde à vue, il a nié être l’auteur de ce geste fou. Dans la nuit du 22 au 23 décembre, sa femme, Mariama, âgée 32 ans, avait été retrouvée gisant dans un état critique au pied de son immeuble de la cité de l’Amitié.
Le corps de la victime comportait de nombreuses plaies à l’arme blanche. L’autopsie révélera vingt-trois entailles plus ou moins profondes. Elle confirmera également que ces blessures au couteau ne sont pas la cause du décès mais bien la chute vertigineuse.
Alertés à 1 heure du matin par des témoins qui l’ont vue tomber, les secours et la police avaient investi le logement du couple. Et constaté qu’il y régnait un grand désordre, avec de nombreuses traces de sang. Le conjoint de la victime, qui présentait des plaies aux mains, a été arrêté sur le champ.
La mort tragique de Mariama a ému cette cité du quartier de la Boissière. Depuis sa disparition, le voisinage a confirmé que de violentes disputes éclataient au sein du couple. La jeune femme avait même déposé une main courante en novembre dernier. Mais elle avait refusé de porter plainte.
Pour lui rendre hommage, les habitants et la Ville de Montreuil organiseront une marche silencieuse mercredi 10 janvier à 17 heures, au départ du numéro 118 de l’avenue du Président-Salvador-Allende, à l’endroit même où Mariama a trouvé la mort.
Ernestine Ronai, fondatrice de l’Observatoire de la violence faite aux femmes se glissera, comme d’habitude, dans le cortège. Pour cette militante de la première heure, « il faut donner confiance aux femmes pour qu’elles portent plainte. Pour cela il reste encore de gros efforts en matière de formation des professionnels, justice, policiers, associatifs. Nous devons croire ces femmes quand elles révèlent des violences ». Elle rappelle qu’en 2016, deux femmes étaient mortes en Seine-Saint-Denis sous les coups de leur conjoint. Mais grâce au téléphone « grave danger » confié aux victimes de violences conjugales, de nombreux drames ont été évités. « Trente-sept femmes en sont équipées, aucune d’elles n’a été agressée », précise-t-elle.
Avec Le Parisien