Condamnation Kassory : « une injustice et une menace d’une guillotine juridique”, selon ses avocats

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La condamnation de l’ex-Premier ministre guinéen Dr Ibrahima Kassory Fofana, prononcée le 25 février 2025 par la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), a fait l’objet d’une réaction véhémente de la part de ses avocats. Ceux-ci ont dénoncé ce vendredi, 07 mars 2025, une série d’irrégularités graves dans le processus judiciaire, qui, selon eux, entachent profondément la légitimité de cette décision. Au cœur des critiques : des violations flagrantes des principes fondamentaux du droit et des accusations qui, selon la défense, ne reposent sur aucune preuve tangible.
Me Dinah Sampil qui a porté la voix de confrères, a souligné plusieurs éléments qui, selon lui, rendent cette condamnation « injuste et erronée ». La défense a notamment pointé du doigt une « violation manifeste du principe selon lequel un juge ne peut pas se prononcer deux fois sur la même affaire ». Cette critique fait référence au juge Soumah, qui avait déjà siégé lors de l’audience du 13 décembre 2022, où il avait autorisé l’évacuation médicale de Kassory Fofana vers un centre de soins spécialisé.
Pourtant, ce même juge selon la défense,  est revenu quelques mois plus tard pour prononcer la condamnation de l’ex-Premier Ministre, une situation que la défense considère comme une « double intervention illégale », ce qui constitue, selon eux, une violation du principe de non-bis in idem (non-jugement d’une même affaire par un même magistrat).
La non-comparution de Kassory Fofana : Un élément mal interprété ?
Le jugement rendu par la CRIEF mentionne que le prévenu a « refusé » de comparaître, ce qui, selon la défense, constitue une grave erreur de jugement. Le condamné pour rappel, n’a pas pu assister à son procès en raison des problèmes de santé graves, diagnostiqués après une crise survenue en détention. À entendre ses avocats, plusieurs rapports médicaux ont attesté que son état de santé l’empêchait de se tenir debout ou de s’asseoir, rendant toute comparution impossible. La défense dénonce donc le fait que le juge ait utilisé cette non-comparution comme un argument pour affirmer la culpabilité de leur client, une démarche que Me Sampil qualifie de « non fondée et dangereuse, qui ne peut être assimilé à une reconnaissance de culpabilité ».
« Comment peut-on affirmer qu’un malade incapable de se déplacer ait refusé de comparaître ? », s’est interrogé Me Sampil, estimant que le magistrat aurait dû reconnaître que Kassory Fofana était dans l’incapacité physique de se présenter devant la cour.
Détournement de fonds et l’enrichissement illicite en question
La défense a également contesté ces trois principales accusations retenues contre leur client, à savoir le détournement de fonds publics, l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent. Selon les avocats, aucune preuve n’a été fournie pour soutenir ces accusations. En ce qui concerne le détournement de fonds publics, ils ont souligné qu’aucun montant précis d’argent de l’État guinéen n’a été retrouvé dans les comptes de Kassory Fofana, et que les allégations de détournement restent infondées. La défense a également remis en cause les accusations d’enrichissement illicite, estimant qu’elles sont basées sur des présomptions et des spéculations.
La santé de Kassory Fofana, un cri de détresse ignoré ?
Au-delà de la question judiciaire, les avocats ont également attiré l’attention sur l’état de santé préoccupant de Kassory Fofana, incarcéré depuis avril 2022. Selon eux, il souffre de graves problèmes médicaux qui nécessitent des soins spécialisés que le système de santé guinéen n’est pas en mesure de lui fournir. En dépit des ordonnances de la CRIEF pour son évacuation médicale, Kassory Fofana reste dans une situation de grande précarité, sans soins curatifs appropriés. « Il ne reçoit que des calmants pour supporter la douleur, mais son état s’aggrave de jour en jour », a dénoncé Me Sampil, appelant les
autorités judiciaires et les plus hautes instances du pays à respecter les ordonnances de la CRIEF en permettant à leur client de recevoir les soins nécessaires. « Il est inadmissible que Kassory Fofana continue de souffrir en prison sans recevoir les soins qu’il mérite », ont insisté les défenseurs.
En attendant, les avocats de Kassory Fofana, à la tête d’un collectif composé d’experts juridiques guinéens et étrangers, ont annoncé leur intention de porter cette affaire en appel. « Nous sommes convaincus que cette décision sera corrigée en appel », ont-ils affirmé, soulignant qu’ils n’abandonneront pas tant que la vérité et la justice ne seront pas rétablies.
Sâa Robert Koundouno 

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