Face à la presse, un commerçant fustige le “nafiya” : « un commerçant, c’est avoir de l’argent. Qu’on s’occupe du développement et quitte la politique »
Annoncé avec les autres membres du Syndicat des Commerçants de Guinée, Elhadj Ibrahim Diallo a été finalement le seul face aux journalistes ce lundi,16 décembre 2024, à la Maison de la presse, pour développer le thème relatif à “la situation des commerçants, la neutralité, la fraude, l’importation des produits”. Il a justifié l’absence de ses camarades par peur d’enlèvement, devenu un phénomène inquiétant ces derniers temps faisant ainsi allusion au kidnapping de l’opérateur économique Elhadj Alhassane Diallo. Une attitude que dénonce vigoureusement le syndicaliste.
« Si un commerçant viole la loi, ou dit ce qui ne se doit pas, doit d’être entendu en mettant au courant sa famille, son lieu de détention. A l’issue d’un procès, on s’aura s’il est coupable ou non. Mais interpeller quelqu’un sans qu’on ne sache sa destination, à mon avis le gouvernement doit veiller à ça. L’homme n’est jamais parfait. Chacun de nous a des erreurs, et je dis ici, quand on est chef, on a des amis, on a des ennemis et c’est inhérent à la vie humaine. Mais il faut qu’on soit toujours vigilant. Il y a des menteurs entre nous, il y en a qui passent tout leur temps à rapporter, parfois les “amis” sont plus dangereux que les “ennemis”, affirme ce commerçant.
Le commerce qui un monde d’affaires se confond à la politique. Or pour Elhadj Ibrahima Diallo, c’est la neutralité qui devrait guider le négociant. Le commerçant doit être neutre. Ce qui doit le préoccuper, c’est comment avoir de l’argent. Maintenant s’il a envie de voter pour quelqu’un, qu’il aille voter après s’occuper de ses affaires. En tout cas, je propose qu’on s’occupe du développement et quitter la politique », conseille M. Diallo.
L’autre sujet qui a retenu les attentions ces dernières années, c’est le trafic de marchandises impropres à la consommation. La bataille engagée par les autorités contre les fraudeurs n’a pas été facile et le phénomène persiste toujours. Ce qui n’est pas sans conséquences sur le quotidien des commerçants malgré les efforts du syndicat dans ce sens. Il appelle les autorités à plus de vigilance.
« Notre rôle, c’est de sensibiliser les commerçants à éviter d’importer des produits prohibés. On a dit ici, qu’il y des faux médicaments. Et je suis contre les faux médicaments. Mais nous, on n’a pas les moyens de lutter contre ça. Donc, il revient à l’Etat de prendre ses responsabilités. Il faut toujours que l’Etat soit vigilant », insiste le président du Syndicat des Commerçants de Guinée.
Saidou Lébêré
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