Conakry: la détresse des transporteurs face au manque d’essence dans certaines stations et à la flambée des prix sur le marché noir

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Les détenteurs d’engins roulants ont pris d’assaut ce mardi 24 décembre 2024 les stations-service pour s’approvisionner en carburant. Toutes les stations fonctionnelles situées à Sonfonia, Cosa, Hamdallaye, Minière, Bellevue, Constantin en passant par Kipé (Prima Center) accueillaient, aux environs de 10 heures et 11 heures, plusieurs motards et automobilistes. Dans les stations visitées dans la matinée, le constat révèle qu’il y avait plus de motos que de voitures. Sur le marché noir, les prix varient entre 13 000 à 15 000 francs guinéens par endroits.

Trouvé assis sur la caisse de sable dans une station de Bellevue, un pompiste, en uniforme, disait à ses clients qu’il n’y avait pas d’essence. Il a fait savoir en off que, depuis bientôt 24 heures, ils n’avaient plus de carburant. « Il n’y a pas d’essence chez nous ici depuis hier soir et le camion-citerne garé ici est vide. C’est vers 17 heures ce mardi qu’ils sont programmés pour partir s’approvisionner à Kaloum », a-t-il indiqué. Par endroits, des camions-citernes sont stationnés dans les stations, mais il est impossible de déterminer s’ils y sont garés pour le dépotage ou non.

Souaïbou, une trentenaire à court de carburant, s’inquiète : « Selon mon constat, il y a peu de carburant en ville ce matin. Certains de nos amis se sont rendus dans les stations à la recherche de carburant, mais malheureusement, ils n’en ont pas trouvé. D’autres ont déjà garé leurs motos. Le matin, lorsque je me suis rendue dans les stations, il y avait beaucoup de monde, mais maintenant (12h50), la plupart des stations sont fermées. »

Issagha Doukouré, jeune conducteur de taxi-moto à Kenien Rails, raconte son calvaire : « Ce matin, je me suis réveillé tardivement et je suis allé, comme chaque matin, à la station, mais j’ai constaté qu’il n’y avait pas d’essence. Je suis parti sur le marché noir. Certains m’ont dit que c’était 15 000 francs guinéens. Pour ma part, j’ai acheté le litre d’essence à 15 000 francs. »

Pour finir, ces transporteurs, dans leur majorité, ont plaidé auprès des responsables chargés de l’importation et de la distribution du carburant pour qu’ils règlent ce problème au plus vite : « Il faut qu’ils aident la population à avoir de l’essence, sinon ce n’est pas du tout bon, car actuellement, les gens vivent de ça. Nous implorons Dieu, mais nous fondons notre espoir en eux. Ce n’est pas seulement ceux qui ont des engins qui souffrent du manque de carburant, c’est le peuple tout entier, car le manque de carburant impacte tous les secteurs d’activité. »

Ces détenteurs de motos ont tous affirmé que, malgré les difficultés d’approvisionnement, le manque de carburant dans certaines stations-service et l’augmentation du prix sur le marché noir, cela n’a pas encore entraîné une hausse du prix du transport. Pour l’instant, les tarifs sont toujours au prix habituel.

Mamadou Yaya Barry 

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