Repos biologique: les alevins pêchés et abandonnés dans des ports artisanaux
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Le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime a interdit toute pêche industrielle et semi industrielle allant du 1er juillet au 31 août 2024, période correspondant à la reproduction des poissons.
Cependant, la pêche artisanale n’obéissant pas à la même règle continue à mettre en danger la chaîne reproductive halieutique à travers la pêche des alevins le long de nos côtes.
Partant d’un constat lundi 05 Août, ces pêcheurs procèdent en même temps que les grands, les petits poissons sont pris au piège dans les filets très fins et se retrouvent logiquement dans les paniers, destination la terre ferme.
Dans le triage des poissons, ces alevins sont tellement fins et insignifiants sont donc abandonnés le long des débarcadères mettant ainsi fin à leur cycle évolutif dans des ports artisanaux.
Pour le cas précis de Matoto Fassa, cette activité se pratique de préférence à l’aube. Des milliers de ces êtres sont perceptibles sur la terre ferme et quelques-uns dans l’eau trouble bloqués par les résidus.
À la question de savoir pourquoi les pêcheurs ne remettent pas tout simplement les alevins à l’eau, un pêcheur a répondu en off: « Tout ça c’est une perte de temps de vouloir pêcher et trier au même endroit. Comme ils ne sont pas résistants, il meurent avant les autres et ça ne sert à rien de ramener ça à la maison ». Et d’ajouter: « La nature est assez riche pour ça, ces quelques poissons n’empêcheront pas l’évolution des poissons ».
Cette situation interpelle les autorités sur la gestion et la réglementation du secteur de la pêche artisanale en Guinée.
Mme Jeanne Damey, directrice nationale de l’aménagement des pêcheries interrogées sur la gestion et la réglementation de ce secteur parle d’une violation flagrante, souvent motivée par l’analphabétisme.
Mme Jeanne Damey, directrice nationale de l’aménagement des pêcheries interrogées sur la gestion et la réglementation de ce secteur parle d’une violation flagrante, souvent motivée par l’analphabétisme.
« Justement, on a des lois, même le code de la pêche maritime régit ces types de pêche mais le problème qu’on a c’est que nos pêcheurs artisans-là ne sont pas lettrés. Et souvent ils ne lisent même pas le code. Nous, souvent après la vulgarisation, après le lancement de la campagne, passons dans les débarcadères pour leur expliquer ce qu’ils doivent faire normalement et ce qui est interdit.
C’est pour ça justement on initie le repos biologique pour permettre aux poissons de se reproduire », déplore-t-elle et d’ajouter : « comme la pêche artisanale, on ne peut pas aussi leur interdire d’aller pêcher, sinon nos marchés seront vraiment vides par rapport à l’approvisionnement, c’est pour ça qu’on leur permet d’aller pêcher en mer mais les rejets, c’est interdit. La capture des petits poissons, c’est interdit »
Par ailleurs, la directrice Nationale de l’aménagement des Pêcheries s’informer : « c’est une menace. L’agent qu’on appelle police de pêche, c’est aux agents de réprimer ce genre de choses. Mais souvent, ça se passe inaperçu parce que nous ne sommes pas au courant.
Quand il y a des remontées comme ça, les agents prendront des dispositions pour aller sur le terrain et pour vérifier. Il y a des lois, le code interdit, le plan de pêche même l’interdit. Souvent, il faut des activités de vulgarisation parce que les pêcheurs eux-mêmes se disent que quand le poisson est immature, ils ne vont pas le vendre, donc, ils le rejettent.Et en le rejetant, ça devient une infraction. Et il faut que les agents soient interpellés par rapport à ça pour qu’ils partent sur le terrain ».
Mayi Cissé