Respect du chronogramme de la transition : le FNDC lance un compte à rebours de 223 jours pour les manifs

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Lors d’une conférence de presse tenue ce mardi 21 mai 2024, devant un parterre de journalistes, le FNDC dissous a annoncé la reprise de ses activités sur le territoire guinéen.
Ibrahima Diallo, le chargé des opérations  du Front national pour la défense de la constitution (FNDC) a annoncé l’ouverture d’un front avec le CNRD si la date butoir du 31 décembre 2024 n’est pas respectée.
Devant le pupitre de la maison de la presse à la Minière, Ibrahim Diallo au nom de ses pairs estime que le CNRD a eu largement de temps.
« Je prends la parole aujourd’hui au nom du FNDC dans un contexte empreint d’incertitude et de doutes quant à l’aboutissement de la transition en cours.
Permettez-moi de rappeler brièvement l’historique de la situation de crise dans laquelle notre pays est plongé. À la prise du pouvoir du CNRD, la majorité des acteurs politiques ont choisi d’accorder le bénéfice du doute à la junte quant à sa volonté de respecter ses promesses. Ne pas reproduire les erreurs du passé et œuvrer au rétablissement de l’ordre constitutionnel en organisant des élections libres et transparentes.
Cependant, quelque temps après cette période d’indulgence, le FNDC a tiré la sonnette d’alarme face à l’apparition de signaux inquiétants. En effet, la junte a privilégié des actions unilatérales au détriment d’approches inclusives et concertées avec les forces vives de la nation dans la gestion de la transition.
Cette déviation des engagements initiaux a suscité des craintes quant à la sincérité des intentions du CNRD et à son réel attachement à son engagement de départ. La refondation est devenue la principale priorité du CNRD, ce que contraste avec son engagement de départ qui est de rétablir l’ordre constitutionnel.
C’est ainsi que le FNDC a entrepris des démarches formelles et informelles auprès des autorités de la transition pour les rappeler à leurs engagements
initiaux. Mais face à l’impossibilité à l’époque de faire fléchir la position des autorités de la transition, le FNDC avait décidé d’organiser la première manifestation politique sous le CNRD le 28 juillet 2022, au cours de laquelle nous avons été arrêtés et emprisonnés dans des conditions illégales, comme vous le savez. C’est dans ce contexte de tension et de crise que le CNRD a accepté le dialogue et les négociations avec la CEDEAO, ce qui a abouti à la définition d’un chronogramme de transition de 24 mois. La Présidence de la République de Guinée a officialisé ce chronogramme de 24 mois, à compter du 1er janvier 2023. Dans son discours de fin d’année 2022, le Président de la transition a réitéré son
engagement à respecter ce chronogramme.
Quelques jours après, le porte-parole du gouvernement a informé l’opinion
nationale et internationale dans une annonce officielle que le président de la transition a affirmé qu’il ne dépasserait pas un seul jour à la présidence après les 24 mois.
Bien que n’ayant pas été associées à la définition de ce chronogramme, les entités politiques et de la société civile ont accepté ces 24 mois, et le peuple de Guinée s’est conformé aux engagements du Président de la Transition. Dans cet esprit de vigilance démocratique, le FNDC a lancé un compte à rebours concernant le chronogramme de la transition pour veiller au respect de la date de la fin de la transition fixée au 31 décembre 2024″.
Les membres du front majoritairement à l’étranger,  Ibrahim Diallo n’hésite pas pour autant à croiser le fer avec le régime transitoire.
« Aujourd’hui, mardi 21 mai 2023, nous sommes à 223 jours de la fin de la transition, soit 7 mois.
C’est dans ce contexte d’impasse et d’incertitude, marqué par l’absence de dialogue entre le CNRD et les forces vives de la nation ainsi que de la restriction de l’espace civique et la répression de la presse privée, que le nouveau Premier ministre multiplie les communications encourageant une prolongation de la durée de la transition. Sa dernière déclaration en date sur TV5 Monde est particulièrement alarmante. Il y affirme que « le calendrier pour le retour à l’ordre constitutionnel tel qu’il a été été défini ne le sera pas ». Il évoque la possibilité d’un référendum constitutionnel à la fin de l’année en lieu et place des élections pour le retour à l’ordre constitutionnel ».
Dans le même sillage,  il condamne la sortie du Premier ministre Bah Oury.
« Le FNDC condamne fermement ces déclarations conflictogènes de Monsicur Bah Oury qui frise l’arrogance et le mépris vis-à-vis du peuple de Guinée et de ses forces vives de la nation. Bah Oury s’inscrit malheureusement dans la continuité des facteurs qui ont grippé cette transition : l’unilatéralisme dans les prises de décision, le mépris et l’arrogance dans le discours des autorités, le rejet et l’exclusion des acteurs socio-politiques importants pour la vie de la nation et pour la réussite de cette transition.
Le bon sens aurait voulu qu’après sa nomination, le Premier ministre prenne contact avec les acteurs socio-politiques pour impulser la dynamique d’un
dialogue constructif  afin d’évaluer de façon objective le processus et convenir, ensemble, des solutions pour apaiser la transition.
À son age et avec son parcours, Bah Oury devrait consacrer son séjour à la primature pour rechercher, dans la mesure du possible, des solutions pour
contribuer à apaiser la transition dans l’intérêt général, plutôt que de privilégier ses propres intérêts et sa longévité à la primature au détriment de la paix et de la stabilité du pays ».
Pour lui, cette décision est une résultante de plusieurs frustrations à tous les niveaux qui peuvent encore corriger.
« Les auteurs des slogans « Dadis doit rester » Dadis ou la mort » sont libres aujourd’hui de leurs mouvements et vaquent à leurs occupations pendant que Dadis croupit en prison, abandonné par ses soutiens de circonstance. lls étaient majoritairement des civils comme on peut le constater aujourd’hui avec ceux qui demandent au Général de ne pas tenir parole. Cette transition, bien que marquée par des imperfections, n’est pas encore totalement perdue. Le Président a l’occasion de rassurer les Guinéens en ayant le courage et l’audace de dialoguer avec les forces vives de la nation pour qu’ensemble, nous puissions sauver la transition en cours. Le dialogue est l’arme des plus forts, il permet d’entretenir la paix et la cohésion sociale, il permet également d’obtenir des solutions et des perspectives qu’on ne peut pas obtenir dans l’unilatéralisme, Ia force et le mépris. Et on peut discuter de tout au cours d’un dialogue. Ce contexte politique que je viens de décrire est bousculé par une situation socio-économique précaire où l’électricité se raréfie, où l’eau potable manque dans les robinets, où le chômage est endémique ainsi que la cherté de la vie, etc. Prolonger la transition dans cette instabilité sociopolitique revient à prolonger la souffrance du peuple de Guinée.
Pour faire face à cette éventualité de glissement annoncée et dans la perspective de la reprise des manifestations, le FNDC annonce des consultations à l’endroit des partis politiques, de la société civile, des syndicats et de la presse pour une synergie d’action afin de faire barrage à cette volonté », a rappelé le responsable des opérations  du FNDC dissous, Ibrahima Diallo.
Pour le FNDC, le compte à rebours de 223 jours à compter de ce 21 mai 2024 est lancé. Reste à savoir maintenant si cet appel tombera dans de bonnes oreilles.
Mayi Cissé

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