Kindi Bah, 21 ans : “nous handicapés, sommes des oubliés. Même ceux qui construisent des maisons ne pensent pas à nous“
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A l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre de chaque année, notre rédaction est allée à Gomboya, dans Coyah, à la rencontre de Mamadou Kindi Bah, porteur de handicap, âgé d’environ 21 ans.
L’accès à son domicile n’est pas du tout facile. Il faut descendre deux collines avant d’y arriver. Trouvé à la maison, où il vit avec ses parents, a d’abord souhaité bonne fête aux personnes infirmes. « En cette journée qui nous est dédiée, je souhaite bonne fête à toutes les personnes handicapées. Je leur demande de se réjouir de la journée car si les gens nous rejettent, nous, nous devons nous aimer nous-mêmes. Nous devons respecter les gens et se soumettre à nos parents. Je prie Dieu qu’il accorde la paix à notre pays, la Guinée. », a-t-il lancé tout au début.
Poursuivant son intervention, il a laissé entendre qu’il est né avec ce handicap, avant de mettre l’occasion à profit, pour exposer les problèmes auxquels il fait face. « Moi, j’ai un handicap au niveau de mon bras droit et mes pieds. Mais aussi mon langage. Je suis né avec ce handicap et je l’ai accepté aussi. Et je ne mendie pas. Je n’ai pas pu étudier parce que les parents n’avaient pas assez de moyens, mais j’avais commencé à apprendre le Coran lorsqu’on était vers Cosa. Mais depuis qu’on est venu ici, il m’est difficile de me déplacer puisqu’il n’y a pas de route, l’accès est très difficile. Nous les handicapés, nous sommes oubliés par tout le monde, même ceux qui construisent les maisons, ils ne pensent pas à nous. Je vis à avec mes parents, c’est mon père qui nous soutenait et même pour mon déplacement c’est lui qui transportait,
parce que c’est un conducteur de taxi, mais à l’heure-là, sa voiture est en panne. Donc actuellement il ne travaille pas, ma maman revend le fonio. Je remercie mes parents qui me soutiennent beaucoup. J’ai des rêves qui me tiennent à cœur, je veux continuer à apprendre le Coran et je veux aussi être un éleveur d’animaux, soit les bétails ou les volailles, c’est ça mon rêve. Je prie les personnes de bonne volonté, les autorités, de me venir en aide. Parce que si je meurs aujourd’hui sans réaliser ces rêves, je partirai avec un chagrin dans le cœur. Je ne suis pas marié, nous n’avons pas les moyens pour le faire et vous savez aujourd’hui si je demande une fille en mariage si elle ne s’oppose pas, ses parents vont s’opposer. », a-t-il indiqué.
Aujourd’hui, Mamadou Kindi Bah souhaite le meilleur non seulement pour lui mais aussi pour ses semblables. Il lance donc ce message à l’endroit des autorités du pays, des personnes de bonne volonté et aux différentes coordinations.
« Nous les porteurs de handicap, nous avons beaucoup de difficultés. Beaucoup d’entre nous dorment dans les rues, nos enfants ne vont pas à l’école, même si moi je n’en ai pas encore, mes amis en ont. Je veux que les autorités construisent beaucoup de cités pour nous afin que nous puissions étudier. Nous voulons aussi apprendre des métiers pour ne pas que nous rendions nos proches handicapés à l’heure tour, en les amenant à nous conduire dans les rues. S’ils font ça pour nous, vous ne verrez plus de handicapés mendier dans les rues. Nous sommes détestés par beaucoup de gens, que ce soit dans les lieux de travail ou encore ailleurs. Certains d’entre nous peuvent étudier jusqu’à avoir un diplôme, on refuse de les embaucher, les chauffeurs refusent de nous prendre, nous sommes marginalisés. C’est pourquoi je prie les autorités, les coordinations, les riches, de nous aider à avoir des moyens de déplacement et des cités de solidarité en quantité ,et nous aider à apprendre des métiers pour nous permettre de voler de nos propres ailes », a-t-il lancé.
A souligner qu’en Guinée, la plupart des personnes handicapées, vont dans les rues pour mendier, afin de trouver de quoi survivre. Cependant, il faut aussi rappeler que l’Etat a construit une cité de solidarité dans la commune de Ratoma.
Christine Finda Kamano
622716906