Conakry : la quête de l’essence, un concours de combattant dans les stations de la ville
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Par un communiqué rendu public hier vendredi, le gouvernement a autorisé l’approvisionnement en carburant essence, interdit il y a quelques jours à la suite de l’incendie qui a ravagé le grand dépôt d’hydrocarbure du pays. Très tôt ce matin de ce samedi 23 décembre 2023, les stations de la ville de Conakry ont été inondées par un monde fou, venu de différents coin de la capitale. Chacun veut tout de suite alimenter le réservoir de son engin. Cette ouverture des stations services aux clients, a donné place à de longues files interminables qui ne dit pas encore son dernier mot.
Des stations sillonnées comme celles du grand rond-point Sonfonia T7, de Sonfonia SOS mais aussi de Tombolia Kissoso jusqu’à Yimbaya, les motards sont collés les uns contre les autres. Chacun veut à coup sûr se servir, sauf que l’actualité oblige, le respect du rang.
« Depuis 5h du matin nous sommes là. N’importe qui vient se servir doit respecter l’ordre trouvé sur place. Ici, on ne sert pas la personne mais plutôt l’engin à travers le dispositif mis en place», a tout de suite averti un jeune volontaire en aide aux agents à la station SOS de Sonfonia, située dans la Commune de Ratoma.
De là-bas, direction Sonfonia T7. Là également, à la différence de certaines stations où l’ordre est rétabli à travers le respect des rangs, c’est plutôt la débandade. Dans la foulée, c’est les cris qui s’éclatent, puisque chacun veut être servi en premier. De bousculades en bousculades, aucune solution pour certains, contraints d’aller voir ailleurs.
« Ici c’est de la corruption. Les gens pompistes servent des gens par affinités. Moi j’ai même aperçu certains ici avec des bidons et qui ont été servi, alors que c’est interdit. Je ne peut vraiment pas supporter cette allure. Je préfère m’en aller ailleurs», a désespérément confié un client.
Tranquillement assis dans son véhicule et en train de patienter, le citoyen Moussa Diallo affiche un l’air soulagé. Depuis plus de deux semaines, il affirme avoir sa voiture garée pour faute de carburant.
« Tout a débuté lorsque j’étais à la station service la soirée de l’explosion. Au moment où le pompiste voulait me servir, soudain un gendarme a débarqué sur les lieux et l’a instruit de fermer la station. Aujourd’hui, la joie qui m’anime est vraiment indescriptible. Il faut donc souligner que l’État a posé une action très importante pour nous citoyens. Nous sollicitons donc des nouvelles autorités, la continuité de cet approvisionnement», a-t-il espéré.
Vue l’engouement que cet approvisionnement en essence devrait avoir, la gendarmerie et la police ont été déployées au niveau de chaque station pour rétablir l’ordre. À cela s’ajoute, la contribution volontaire de quelques citoyens, déterminés à assurer la sécurité et veiller au respect strict des exigences données par les autorités, ceci pour éviter toute sorte de dérapage.
« Les consignes données par le gouvernement sont respectées à la lettre. Nous veillerons à ce qu’il n’y ait pas de pagaille », a promis un gendarme.
Il faut rappeler que jusqu’à nouvel ordre, les détenteurs de motos et de tricycles
selon l’annonce du gouvernement, ne pourrons prendre au maximum que 5 litres et 25 litres pour les propriétaires véhicules.
Sâa Robert Koundouno