Ousmane Sow à la barre : « j’ai été celui qui a refoulé Dadis quand il m’a tendu sa main dans mon lit d’hôpital »

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Né en 1992, cette victime des massacres du 28 septembre 2009 faisait partie des plus jeunes a avoir été au stade de Conakry.
Gamin et très curieux à l’époque des faits, Ousmane Sow, s’est, d’un matin après sa toilette, vu attiré par la motivation de ses amis qui s’étaient mobilisés en grand pour prendre part au meeting. Pourquoi avait-il pris part ? Comment a-t-il été atteint par les balles ? Pourquoi as-tu refoulé Capitaine Moussa Dadis Camara, président guinéen à l’époque des faits, lorsqu’il a été salué les victimes à l’hôpital Donka, en compagnie de son garde-corps Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba, selon le plaignant qui s’est constitué en partie civile.

« Après ma toilette, je suis sortie pour constater une grande mobilisation. Cela m’a motivé étant jeune. J’ai donc suivi mes amis. C’est comme je suis allé jusqu’au stade. On a trouvé la porte ouverte. C’est ainsi que j’ai trouvé Colonel Moussa Thiégboro Camara, lequel j’ai vu pour la première fois, entouré ses garde-corps. Quelques temps après, on a commencé à lancer les gaz lacrymogènes. Les tirs ont également commencé. Paniqué étant très petit, je partais dans toutes les directions. C’est dans ce « brouhaha » que j’ai reçu trois balles notamment au niveau de mon cou. C’est ainsi que je suis tombé, pensant même que j’étais déjà mort. Je saignais tellement mais quand j’ai entendu les gens dire que la croix est là, je me suis débrouillé à soulever ma main. C’est ainsi qu’ils ont venus me prendre. Ils nous ont fait monter dans leur voiture pour me conduire à l’hôpital Donka, où je suis jusque dans les bandes de 18h, avant qu’un médecin ne me demande si je détenais un contact de l’un des membres de ma famille. Je lui ai fait passer celui de ma grande sœur qu’il a appelé. C’est ainsi que ma sœur a été informée et par la suite, mon papa aussi, trois jours après mon admission à l’hôpital », a d’abord confié la victime, avant de poursuivre le scénario de l’hôpital Donka, où l’ex-président du CNDD l’a rendu visite.

« Dans mon lit d’hôpital, capitaine Moussa Dadis Camara a été nous rendre visite. S’il se rappelle bien, j’ai été ce jeune qui l’a refoulé quand il m’a tendu sa main pour me saluer. Et même quand il a voulu apposer sa main sur mon front, je l’ai recalé. Peut-être tout le monde a vu ça à la télévision. C’était bien moi. Et je l’ai fait, c’est parce que je me rappelle le jour qu’il a pris le pouvoir, on était très content. Mais après les événements du 28 département 2009, j’ai su qu’il était responsable. Voilà pourquoi je n’ai pas voulu le saluer et quand il a voulu mettre sa main sur mon front, j’ai aussi refusé », a-t-il mentionné.

Sâa Robert Koundouno

(+224) 620-546-653

 

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