Nettoyeuse de tombes du président Sékou Touré et compagnons, Bintia Bangoura plaide pour un toit

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Bintia Bangoura est celle qui est chargée depuis une trentaine d’années du nettoyage du mausolée national de Camayenne où reposent le premier président guinéen, Ahmed Sékou Touré et compagnons. Aujourd’hui, affaiblie par l’âge, la vieille dame plaide pour un toit.

C’est le 28 septembre dernier que Mediaguinee est allé à la rencontre de la nettoyeuse des tombes de ceux qui ont lutté courageusement et dignement pour l’indépendance de la Guinée.

Assise devant sa maison délabrée dans l’enceinte de la cour du mausolée, Bintia Bangoura se confie : « Je suis celle qui est chargée du nettoyage des tombes du président Sékou Touré et de ses compagnons inhumés ici au mausolée. Je vis ici avec mon mari et nos enfants. Nous sommes ici quelques mois après le décès du président Sékou Touré. A l’époque, quand nous sommes arrivés, nous avons trouvé ici deux (2) vieux qui ont quitté quelques temps après mais, j’ai oublié leurs noms. S’il s’agit du travail, j’ai beaucoup fait. Tous les jours, je balaie et nettoie le mausolée de l’intérieur à l’extérieur. Il y a également la tombe de Saïfoulaye Diallo qui se trouve à côté et que je ne nettoie aussi tous les jours. Moi, je suis seulement chargée du mausolée, mais il y a d’autres femmes qui sont chargées du nettoyage de la cour ». Et d’exprimer son plus grand souhait : « Il est vrai que je perçois quelque chose de la part du gouvernorat mais aujourd’hui, mon souhait, c’est de vivre dans ma propre maison. Là où je suis là appartient à l’Etat. Vous avez vu vous-mêmes l’état de la maison. Il fut des temps, quand il pleuvait, je ne dormais pas. Je restais débout pour faire sortir l’eau de la maison. A chaque fois que les autorités viennent ici pour se recueillir, je leur expose mon problème, mais bon. Donc moi aussi, j’ai décidé de ne plus me déplacer pour aller les voir pour quoi que ce soit, parce qu’ils savent déjà. Il est vrai que je suis pauvre et mes enfants n’ont rien, mais je n’irai plus les (autorités) voir. Donc, je suis là, je continue mon travail jusqu’au jour où Dieu va décider autrement ».

Ousmane Camara & Elisa Camara

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