Le Niger a accepté une médiation algérienne

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Le Niger a accepté une proposition de médiation de l’Algérie en vue d’une solution politique à la crise, après le coup d’Etat du 26 juillet où des militaires ont renversé le président Mohamed Bazoum qui va porter plainte à Niamey contre les auteurs du putsch.

« Le gouvernement algérien a reçu par le canal du ministère nigérien des Affaires étrangères une acceptation de la médiation algérienne visant à promouvoir une solution politique à la crise du Niger », a indiqué lundi le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a chargé le chef de la diplomatie, Ahmed Attaf, « de se rendre à Niamey dans les plus brefs délais pour y entamer des discussions (…) avec toutes les parties prenantes », selon la même source. Le régime militaire à Niamey n’avait pas réagi à ces informations, lundi après-midi.

Alger, influent voisin du Niger, avait proposé fin août des discussions politiques « pendant six mois au maximum (…) avec la participation et l’approbation de toutes les parties au Niger sans exclusion », sous la tutelle d’une « autorité civile dirigée par une personnalité consensuelle et acceptée par tous les bords de la classe politique », afin de conduire au « rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays ».

Le 19 août, le nouvel homme fort du pays, le général Abdourahamane Tiani, avait indiqué vouloir une transition de trois ans maximum. Et samedi soir, dans une interview à la télévision nationale, il a affirmé que le régime n’avait « pas le droit de passer cinq ans au pouvoir ».

Alger a estimé lundi que « l’acceptation de l’initiative algérienne conforte l’option de la solution politique à cette crise et ouvre la voie à la réunion des conditions devant permettre de la surmonter pacifiquement dans l’intérêt du Niger et de l’ensemble de la région ».

Plainte de Mohamed Bazoum

Le Niger est gouverné par un régime militaire arrivé au pouvoir après un coup d’Etat le 26 juillet, qui a renversé le président élu, Mohamed Bazoum. Depuis ce putsch, le chef d’Etat déchu est séquestré dans sa résidence présidentielle avec sa femme et son fils.

Lundi, les avocats de Mohamed Bazoum ont annoncé le dépôt d’une plainte à Niamey contre les auteurs du coup d’Etat. Cette plainte, avec constitution de partie civile, consultée lundi par l’AFP, vise le général Tiani et « tous autres », pour « attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, crimes et délits commis par les fonctionnaires et arrestations et séquestrations arbitraires ».

La plainte, au nom de M. Bazoum, son épouse et deux de leurs enfants, devrait être déposée « dans les prochains jours », auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Niamey, selon l’un des avocats interrogé par l’AFP, Dominique Inchauspé. M. Bazoum a également saisi le groupe de travail sur la détention arbitraire et le comité des droits de l’homme, deux organismes du conseil des droits de l’Homme de l’ONU, ont indiqué ses avocats.

Le 18 septembre, il avait saisi la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) dénonçant notamment son « arrestation arbitraire ». Mi-août, les auteurs du putsch avaient de leur côté annoncé leur intention de poursuivre Mohamed Bazoum pour « haute trahison » et « atteinte à la sûreté » du pays.

Depuis le coup d’Etat, le Niger fait l’objet de sanctions politiques et économiques de la Cedeao, qui a menacé le pays d’une intervention armée. Le bras de fer entre les deux parties s’éternise mais le président algérien Tebboune avait fait savoir dès le 6 août qu’il refusait « catégoriquement toute intervention militaire » extérieure au Niger qui représenterait, selon lui, « une menace directe pour l’Algérie ».

Le régime militaire nigérien entretient également des relations très tendues avec la France depuis le coup d’Etat. Le 24 septembre, le président français, Emmanuel Macron qui refuse de reconnaître la légitimité du régime, avait annoncé le retrait du Niger des 1.500 soldats français d’ici la fin de l’année tandis que l’ambassadeur Sylvain Itté a quitté Niamey mercredi, deux exigences des militaires au pouvoir.

AFP

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