Un témoin de l’histoire de la Guinée se couche. Elhadj Ibrahima Caba Bah, un des premiers enseignants de la République de Guinée et père du fondateur de Guineenews -site d’informations guinéen- est décédé mardi, 24 octobre à Labé, sa ville natale à l’âge de 92 ans.
Selon Khalil Djafounouka Kaba qui s’est intéressé au parcours du défunt sur sa page Facebook, « Elhadj Ibrahima caba BAH, de la famille Boubandyan, est né à Labé en 1931, fils de feu Cerna Lamine, frère aîné de Cerna Abdourahamane.
Apres I’école primaire élémentaire de Sanou (Labé ) et l’école primaire superieure de Conakry, il frequenta I’École Normale William Ponty de Sebikotane au Sénégal où il obtient Ie baccalaureat série Sciences Experimentales et entra à l’Universite de Fann (Dakar). Il poursuivit ses études en France où il obtint une licence de Physique- chimie à l’université de Nancy.
II enseigna la phyique et la chimie au Lycée de Metz (France) avant de rentrer en Guinée 1956 où
il exerca successivement les fonctions ci-apres :
Professeur de Physique et de Chimie au Lycée de Donka à Conakry;
Directeur de I’Ecole Normale de Kinda;
Professeur à I’Université de Kankan;
Professeur au Lycée de Labé;
Professeur de Chimie à la Faculté de Médecine de l’Universite de Conakry. Egalement, il participa aux travaux du Comité d’Experts de l’UNESCO chargé de l’adaptation mécanographique du Pular avec les caractères arabes harmonisés (ISESCO) avant de prendre sa retraite en Decembre 1996 en qualité de Professeur à I’Ecole Nationale d’Instituteur.
Il a été membre du bureau du Syndicat des Enseignants. C’est à ce titre qu’il fut arrêté et accusé avec les autres membres du bureau de conspiration contre la sûté de l’Etat en 1961. Ce fut le Complot des Enseignants. Les inculpés furent condamnés à de lourdes peines de prison. Ibrahima Caba fut emprisonné pendant 6 ans (1961-1967) successivement au Camp Boiro de Conakry et à Faranah.
Ibrahima caba BAH est auteur de plusieurs ouvrages en langue Poular. On peut citer entre autres :u n dictionnaire Poular – Poular -Francais;
un Almanach; des poèmes de vulgarisation des phénomènes météorologiques; des adaptations de Fables de la Fontaine; une traduction du Discours de la Méthode de Descartes ainsi qu’une traduction en français des poèmes de Cerno Abdourahamane »
Paix à l’âme de l’illustre disparu.