Dr Abdourahamane Sikhé Camara, ministre SGG : « je suis déçu du comportement de certains dans la maison… Le préavis de grève est l’œuvre d’un frustré »

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De l’opacité dans la gestion des bus en passant par la suspension d’un syndicaliste » frustré », jusqu’au préavis de grève lancé par ce dernier, le département dirigé par le Ministre Secrétaire général du gouvernement (SGG), Abdourahamane Sikhé Camara, a fait l’objet d’agissements et de frustrations. Quelques cadres récemment interrogés par notre rédaction, ont parlé de manipulation d’un des leurs qui serait supporté par des mains dans l’ombre. Ce jeudi 31 août 2023, le premier responsable de cette institution qui sert de pont entre la Présidence, la Primature et le Gouvernement a soutenu cette thèse selon laquelle, le sieur Sékou Oumou serait peut-être en train de répondre à un appel venant de la Turquie, ou du moins, d’obéir à l’ordre de certains devant ternir l’image de ce service aussi important et calme que le SGG. Lisez! 

Mediaguinee: Il y a eu assez de bruits ces derniers temps au sein du département que vous dirigez. Un de vos travailleurs qui a même lancé un préavis de grève, vous a  accusé de n’avoir pas pris en compte leur point de revendications. Dites-nous aujourd’hui de quoi s’agit-il ?  

 

Abdourahamane Sikhé Camara : On a fini par comprendre que la notion d’un préavis de grève est une invitation d’une personne frustrée qui était censée être à la tête d’une centrale syndicale au niveau du SGG. Mais d’après les recherches et investigations menées, on s’est rendu compte qu’il n’y avait en réalité aucun véritable problème au sein de notre département. C’est une tête brûlée face à laquelle ses collègues se sont finalement rendu compte qu’ils ont affaire à une personne franchement anormale. Sinon, il n’y a absolument aucun problème. Il est vrai qu’il y avait eu une réunion syndicale sans aucun respect des préalables, notamment informer l’autorité. Au-delà, ladite réunion s’est tenue aux heures du travail, où un certain nombre de points de revendications ont été soulevés et qui méritaient d’être tout simplement discutés avec l’autorité. S’il n’y avait pas eu d’entente, on pouvait comprendre.

Il a parlé d’un mémorandum à travers lequel il n’y avait pas eu de satisfaction, lequel m’est parvenu deux (2) jours après leur réunion. Ce qui n’est pas du tout normal.

Mediaguinee : Qu’en est-il de la gestion des bus et de la gratuité à laquelle on fait allusion ?

 Abdourahamane Sikhé Camara : Sur ce point, c’est presque gratuit, il suffisait qu’il vienne qu’on discute pour lui dire si c’est possible ou pas. Le transport de ce bus de la ville à Kagbélen coûte 10.000 GNF aller-retour, alors qu’en temps normal c’est 32.000 GNF. Ma porte n’a jamais été fermée, puisque lorsqu’ils venaient d’être élus, je les ai invités ici en leur disant deux choses. La première, c’est que j’ai souhaité qu’on fasse une collaboration constructive, qu’une collaboration de contestation. Sinon cette question de gratuité du bus n’existe même pas dans l’ensemble des départements ministériels. Deuxièmement, lorsqu’on parle de la situation des stagiaires à régulariser, que les gens comprennent que l’on peut gérer avec la fonction publique dans un bref délai ou dans un proche avenir. C’est moi-même qui ai soulevé ce problème en conseil de cabinet pour  demander à ce qu’on me fasse l’état des lieux sur leurs effectifs afin de voir comment trouver solution au cas par cas à leurs problèmes.

Et lorsqu’on parle de carburant à donner à l’ensemble des travailleurs, je n’ai pas ces moyens. Le carburant vient tous les trois (3) mois et le cabinet en bénéficie, en donnant aux directions qui gèrent l’ensemble des travailleurs(…). Lorsque j’ai fait venir le bus que le Président a mis à la disponibilité du Secrétaire Général du Gouvernement (SGG), j’ai mis le plein, et dans le premier qui avait été acheté à 600 millions de francs guinéens par le département, et dans le second bus offert gratuitement.

Mediaguinee : Alors comment comprendre tous ces agissements à date ? 

 Abdourahamane Sikhé Camara : Face à ces agissements, on s’est rendu compte qu’il y les mains noires dernière ou la cinquième colonne quelque part, puisqu’on veut tenter de déstabiliser l’équipe en place pour des considérations que vous pouvez imaginer. Sinon, je n’ai vraiment pas de problème particulier avec les travailleurs d’ici. Pendant les fêtes nationales, je fais le maximum. Toujours dans le cadre de l’amélioration des conditions de travail de l’ensemble des travailleurs, nous nous sommes lancés, avec le département de la fonction publique, dans le processus de pré-enrôlement, d’enrôlement, de l’assainissement pour qu’on puisse gérer ce volet. Mais à la grande surprise, on se lance dans un préavis de grève. À ce niveau, je rappelle qu’on n’a pas besoin de faire des études de droit pour qu’elle (grève) soit le dernier recours. Dans un premier temps, on se retrouve autour de la table, on négocie, mais on ne va pas directement au dernier recours pour déclencher la grève. Suite à cette cascade d’infractions, entre autres: la tenue d’une réunion sans informations préalables, son déroulé pendant les heures de travail et dans la salle qui n’est pas réservée au syndicat. Et après tout, je l’ai fait venir pour lui manifester mes mécontentements. Il s’est du coup mal comporté et j’ai pris mes responsabilités pour le suspendre, non pas en tant que syndicaliste, mais aussi en tant que travailleur, chef section distribution à la direction du journal officiel. C’est ainsi que j’ai informé sa centrale syndicale. Une délégation est venue me présenter les excuses et a également intimé aussi à sieur Sékou Oumou Camara avec son équipe pour venir présenter leurs excuses, ce qu’ils ont fait. Ils m’ont par la suite demandé de lever la suspension, ce que j’ai fait. Je lève la suspension, on apprend qu’il y a un préavis de grève affiché, qui vient après qu’il soit sanctionné par sa centrale syndicale, le 23 août, tandis que son préavis date du 24 du même mois. 

Mediaguinee : Quelles leçons aviez-vous tiré de ces deux poids deux mesures ?

 

Abdourahamane Sikhé Camara : J’ai fini par comprendre qu’il est manipulé je ne sais par qui. Parce que je ne peux pas comprendre qu’il soit sanctionné par moi et que sa direction le reçoive. On veut simplement ternir l’image d’un service du gouvernement aussi calme, l’image du ministre secrétaire général du gouvernement, qui représente à la fois le Chef de l’État, la Primature, mais aussi le gouvernement. Ternir également l’image de l’équipe du gouvernement de la transition. 

Ils sont en train de répondre d’un appel venant je ne sais à un appel venant je ne sais de la Turquie, ou en tout cas, d’obéir à un certain ordre. C’est pourquoi je dis qu’il y a des mains noires derrière. 

Mediaguinee : Au-delà de cette suspension déjà levée, est-ce qu’il y aura d’autres mesures disciplinaires contre le sieur Sékou Oumou Camara ?

 

Abdourahamane Sikhé Camara : Nous, nous sommes de bonne foi et nous sommes dans les bonnes dispositions. Il n’existe pas de problème sans solution. On ne peut satisfaire tout le monde à la fois. Mais je dis et je respecte que je veux vraiment que les conditions de vie des travailleurs soient améliorées, parce que je travaille dans ce sens. On prendra des dispositions pour résoudre cela. Mais ce qu’il faut repréciser, c’est qu’il n’y a aucun problème au Secrétariat Général du Gouvernement. Ce sont des effets d’annonces qui ne sont pas vrais d’ailleurs. Tout le monde est là en train de travailler. Son cas, il revient à la centrale syndicale de gérer ce volet. Moi je refuse toute ingérence dans leurs réalités syndicales. Mais, je tiens à ce qu’il y ait de la quiétude dans notre département, ça c’est mon rôle. 

Mediaguinee : Votre mot de la fin ?

Abdourahamane Sikhé Camara : Le denier mot, c’est que je suis déçu du comportement de certains dans la maison, pas ceux qui font de la cinquième colonne ou du complot. Quand même un minimum de reconnaissance. J’ai été le seul à confirmer tous les cadres du secrétariat général du gouvernement, que ça soit ceux qui sont nommés par décret ou arrêté et les syndicats ont tous eu la promotion sans qu’ils ne se rendent compte. Voilà on me paie aujourd’hui par de tels agissements, alors que ça devrait être le contraire.

Entretien réalisé par  Sâa Robert Koundouno

 

(+224) 620-546-653

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