Transport et vente de tomates d’autrui : Moustapha condamné à 2 ans de prison

Arrivé à Conakry,  il aurait revendu ces tomates à 16 millions de fg sans le consentement de la femme, ensuite, il a empoché l’argent. Alors que le capital dépensé par dame  Bintou serait de 36 millions.  N’ayant reçu ni son argent, ni ses tomates, c’est ainsi qu’elle aurait décidé de porter plainte contre monsieur Salabö. A l’audience tenud le lundi 24 avril,au tribunal de première instance de Mafanco, Moustapha Faro « Salabö » a eu le temps de se défendre, tout en donnant les raisons qui l’ont amené à revendre les paniers de tomates. « Je suis chauffeur, ça fait 32 ans je voyage de Conakry à Bamako.Quand je suis allé à Bamako, on m’a donné ses tomates que je devais envoyer à Conakry pour elle  ,70 paniers  . Et elle devait me payer 7 millions de francs guinéens à raison de 100mille fg par panier. Elle m’a donné une avance de 2 millions c’est resté 5 millions. Avant de bouger, elle m’a dit de ne pas durer en route. Je lui ai fait savoir que je ferai de mon mieux mais que je ne pouvais pas filer au-delà. Sur la route elle ne faisait que m’appeler.(…). Arrivé à Conakry, je l’ai appelée, elle a refusé de venir prendre ses tomates sous prétexte que j’ai duré sur la route. J’ai envoyé les tomates chez les syndicats de Matoto. Ceux-ci aussi l’ont appelée, elle n’est pas venue. Comme la tomate est un aliment que l’on ne peut pas garder pour longtemps, le syndicat a jugé nécessaire que l’on revende les tomates. Après vente,nous avons eu 16 millions fg, puisque je ne  suis pas marchand, je n’ai pas assisté à la vente,mais on m’a remis l’argent.  Quand on l’a appelée pour qu’elle vienne chercher son argent, elle a encore refusé. C’est ainsi moi j’ai pris l’argent, j’ai envoyé à mon patron qui est à Bamako », a expliqué Moustapha Faro, alias Salabö

À son tour, Bintou Tounkara, marchande et plaignante, est revenue sur cette affaire.

« J’ai payé la tomate à Bamako, ma cliente m’a dit que c’est 36 millions, j’ai envoyé l’argent. Salabö que vous voyez là, c’est lui même qui m’avait dit qu’il pouvait les amener pour moi. Donc quand je l’ai appelé je lui ai dit que j’avais des bagages est-ce qu’il pouvait les amener ? Il a dit oui. Je lui ai dit que je n’aimerais pas que mes bagages retardent sur la route, il m’a dit qu’il pouvait être dans le temps. C’est ainsi j’ai fait embarquer les bagages. En cours de route, il m’a dit de lui envoyer 2 millions, que son essence était fini. J’ai fait envoyer l’argent par le biais de ma camarade, de peur qu’il ne me dise après que c’est parce qu’il n’avait pas d’essence qu’il a retardé sur la route. Après ça, je l’ai appelé, il m’a dit qu’il était malade et qu’il était encore à Kouroussa, je lui ai fait savoir qu’il ne filait pas, avant de bénir pour  lui et lui souhaiter prompt rétablissement. (…) Je lui ai fait savoir que je devais revendre mes tomates le dimanche . Mais malheureusement jusqu’au dimanche, il n’était pas encore là. J’ai appelé pour lui dire que je n’ai plus de transport à lui payer ,puisque même s’il rentrait maintenant, les tomates ne seraient plus en état. Et même si j’arrivais à les revendre, je n’aurais plus de bénéfice.Il m’a dit que je suis malade.  Je lui ai dit comme je suis malade, tu vas me trouver à Conakry ici. Quand il est rentré, il ne m’a pas appelé, il a plutôt appelé ma camarade, il lui a dit d’aller prendre les bagages.Celle-ci lui a dit de m’appeler puisque c’est moi la propriétaire. Il ne l’a pas fait. C’est après le syndicat m’a appelée pour me dire que ma marchandise est arrivée, d’aller prendre. Je leur ai dit non, ce n’est pas ma marchandise. Si c’est la mienne, elle va me trouver chez moi à la maison. Il(syndicat) m’a demandé le prix des tomates sur le marché, je lui ai dit que je ne sais pas . Ils( chauffeur et syndicat) ont demandé le prix aux autres marchands qui étaient sur place à Matoto là-bas, puis ils ont vendu mes tomates. Après, ils m’ont appelée d’aller prendre les 16 millions. Je lui ai dit moi le prix de mes tomates dépasse 16 millions. (…) C’est pourquoi j’ai porté plainte contre lui. Arrivée je chez le doyen des juges,j’ai demandé qu’on me restitue mon capital que j’ai eu à dépenser même s’il ne me donne pas l’intérêt. Au lieu de ça, quand on lui a  mis la pression, il m’a donné 10 millions .Et tout ce que je demande aujourd’hui, c’est qu’il me restitue le reste de mon argent, les 26 millions », a-t-elle demandé.

Après avoir écouté les deux parties, le tribunal à mis l’affaire en délibéré. Il( tribunal) a condamné Moustapha Faro alias Salabö à 2 ans d’emprisonnement dont 6 mois assortis de surcis et au paiement d’une amende de 3 millions. Pour l’action civile, il a été condamné au payement de 26 millions comme  reste d’argent à payer à  dame Bintou Tounkara