Ministère de la Justice et scène publique, 20 ans après Abou Camara
Le 15 avril 2003, à la surprise générale, l’opinion apprenait à travers un décret Présidentiel lu dans le Journal Parlé de 19 heures 45 de la radio diffusion nationale, le limogeage de l’un des plus fidèles ministres du Général Lansana Conté, son « Gnarimakha » (le guerrier), Garde des Sceaux de l’époque, Abou Camara remplacé par son exact contraire, le serein Mamadou Sylla « SYMA’. 20 ans après, retour sur les traces d’un ministre belliciste que rappelle étranglement l’actuel Garde des Sceaux Alphonse Charles Wright, .
À sa prise de fonction en 2000, le tout heureux nouveau ministre de la justice, non sans faire rire l’assistance, a tenu à fixer son territoire :
» Je suis le Gnarimakha du Général Lansana Conté ».
À peine installé dans son bureau, dès après la cérémonie de passation des services avec son prédécesseur, Me Zogbélémou Togba, Abou Camara reçoit le DAAF du ministère de la Justice avec 2 carnets de tickets de carburant. En rentrant chez lui, il s’arrête à une station service et vend ses 2 carnets à un usager.
Quand le lendemain, très matinalement, le DAAF, auquel il demande à nouveau du carburant, s’étonne de la si rapide consommation des 2 carnets de la veille, Abou Camara avoue en Susu : » Nna a ma tikhi nè, batakeren mununa nkhuma khoro » (J’ai revendu, j’avais pas un centime hier).
C’est dire que ce magistrat, qui n’a pas tarit d’éloges sur le Général Lansana Conté, était réellement sincère quand il a remercié le Président de la République d’avoir nommé « un fils de pauvre, un cadre qui manque parfois de la dépense journalière ».
À partir de là, pour la cause du Général Lansana Conté, Abou Camara était psychologiquement préparé à tous les combats, tous les affrontements et sur tous les fronts.
I – Justice : Réformes et excès
Il faut avouer que le nouveau ministre aimait sa profession. Il est venu avec beaucoup d’ambitions et même une certaine vision pour réformer la justice Guinéenne et l’adapter au contexte mondial de l’époque. Pour lui, rapprocher le justiciable de la justice passait par la qualification des magistrats et la prise de conscience de ceux-ci par rapport à la portée de leur mission. Dans ce sens, il aura fait tout son possible.
À côté des bonnes actions enclenchée par ce programme ministériel, le nouveau ministre a également commis des dérapages énormes. C’est le cas de la création d’un illégal appelé Service national d’exécution des décisions de justice (SNEDJ) qu’il a substitué à l’ordre national des huissiers chargés d’appliquer les décisions de Justice.
Ce service, en moins de deux ans d’existence, a causé d’énormes dégâts, en laissant derrière lui des milliers de familles éplorées. Ne serait ce que dans la manière d’exécuter les décisions de Justice.
Le nouveau ministre a aussi créé une milice personnelle, branche armée du SNEDJ dans l’exécution avec violence des décisions judiciaires. Plusieurs dizaines de personnes se sont retrouvées en prison et des édifices privés détruits.
II – Classe politique : Combat permanent
Sa nomination intervient en pleine période de crise entre le Président Lansana Conté et le Président de l’assemblée nationale, Elhadj Boubacar Biro Diallo en dissidence contre son propre régime. « Guerrier » du Général Lansana Conté comme il s’était proclamé, le ministre de la justice, Abou Camara n’a pas besoin de permission, et s’invite dans la guerre des Titans.
Ainsi, à la veille du référendum constitutionnel du 11 novembre 2001 ouvrant les portes à un 3ème mandat pour le Président Lansana Conté, Abou Camara lance le mouvement en faveur du OUI et affronte directement Elhadj Biro Diallo symbolisant le front du refus. Et le ministre de la justice qu’il était écrit une menaçante lettre au président de l’assemblée lui enjoignant de justifier, devant la Cour des Comptes de la Cour Suprême, l’utilisation des fonds d’un certain nombre de chèques tirés sur le budget du parlement.
Les enquêtes ordonnées à cet effet par le Président de l’assemblée nationale avaient compromis des personnalités parlementaires proches du régime et trop engagés en faveur du référendum à l’époque.
Mais la lettre du Garde des Sceaux a été considérée par le Président de l’assemblée nationale et son entourage comme une provocation, une atteinte à l’honorabilité personnelle d’Elhadj Biro Diallo.
Dans son engagement en faveur du même référendum qu’il qualifie curieusement de « simple acte administratif » alors qu’il mène campagne partout en Guinée avec son Mouvement pour le ‘‘OUI’’ et contre le MORAD (mouvement contre le référendum), Abou Camara brandit publiquement la menace d’arrestation contre les leaders de l’opposition si ceux-là continuaient à s’opposer au projet. Les leaders de l’opposition n’ont évidemment pas abdiqué et Abou Camara a mis à exécution sa menace en faisant interpeller manu militari dans un commissariat de l’intérieur du pays les leaders politiques d’opposition ( Bâ Mamadou, Siradiou Diallo, Jean Marie Doré, Sidya Touré) à la notable exception d’Alpha Condé (les premières absences du leader du RPG aux manifestations de l’opposition ne datent pas du 28 septembre 2008). Remis en route pour Conakry, ils ont été interdits de battre campagne sur le territoire Guinéen contre le référendum. Et, comme il l’a voulu, le Président du mouvement pour le OUI a réussi à faire taire l’opposition et est resté seul Maître du terrain jusqu’à la tenue du scrutin référendaire le 11 novembre 2001 marqué par une adoption avec un score de l’époque du Soviet Suprême (plus de 90 %).
Si Alpha Condé, fraîchement sorti de prison, n’a pas vécu le calvaire anti référendaire des autres leaders de l’opposition, il faut dire que le leader de RPG a été une des cibles politiques privilégiées d’Abou Camara. Il n’a pas non plus échappé au militantisme vigilant de l’ancien Garde des Sceaux qui lui a signifié sa privation de ses droits civiques et politiques suite à sa condamnation par la Cour de Sûreté à 5 ans d’emprisonnement ferme.
Dans la correspondance adressée, à cet effet, au Président de l’assemblée, Abou Camara déclare Alpha Condé gracié mais non amnistié » est hors jeu politique’’ et menace de faire dissoudre le Parlement si le député était admis à son siège. Le ridicule ne tue pas, mais depuis, Alpha Condé n’a plus jamais remis les pieds à l’hémicycle. C’est en septembre 2003 que le futur Président a été réhabilité grâce au vote du projet de loi d’amnistie présenté par le successeur d’Abou Camara, Mamadou Sylla « SYMA » à l’assemblée nationale.
Autre fait du ministre « Gnarimakha », l’un des plus rocambolesques, est le maladroit montage d’un complot contre l’ancien Premier ministre Sidya Touré accusé avec des officiers guinéens d’avoir recruté un aventurier »militaire » Ivoirien du nom de Michel Odéon pour renverser le régime de Général Lansana Conté.
III – La Presse : L’orage et le Printemps
Dans sa croisade contre les adversaires assimilés comme ennemis, le ministre Abou Camara n’a pas non plus épargné la Presse qu’il a longtemps considéré comme la voix de l’opposition.
Pour divers articles qu’il estimait offensants contre le régime du Général Conté ou lui-même, il créera des ennuis à beaucoup de journalistes comme Thiernodio Diallo « Bebel » et Siaka Kouyaté, Tibou Kamara, Aboubacar Sacko, Mandian Sidibe etc. Beaucoup d’entre eux ont été emprisonnés à la Maison centrale de Conakry.
Mais, après la pluie, le beau temps.
Ainsi, sur certains de ces fronts, le ministre Abou Camara est revenu à de meilleurs sentiments en essayant notamment de réconcilier le Président de l’assemblée, Elhadj Biro Diallo et le Président Général Lansana Conté.
Abou Camara est finalement devenu un bon ami des journalistes et un allié objectif de la Presse indépendante. L’histoire retiendra que c’est lui qui a initié et conçu la loi sur la depenalisation des délits de Presse.
Pour Abou Camara, la seule et unique condition d’une entente sinon d’une amitié avec lui est de ne pas paraître comme opposé au Président Conté.
IV – Gouvernement : Ligoter des ministres corrompus où la menace de trop
Ainsi, mentalement fort du fait d’avoir souvent pu neutraliser ou contenir l’opposition, le guerrier du Général Président transporte le combat à l’intérieur de son propre Gouvernement où, dit-il, siège les vrais saboteurs du régime et du Général Lansana Conté. Notamment ses collègues en charge du secteur économique et financier (
le· ministre des finances, Cheick Camara, le gouverneur de la BCRG, Ibrahima Chérif Bah et le vice-gouverneur Fodé Soumah ) avec à leur tête, le Premier Ministre, Me Lamine Sidimé.
Il commence par annoncer la suspension pour un mois de sa participation aux sessions du Conseil interministériel en affirmant qu’il est presidé par « un voleur » en allusion au Premier ministre, Lamine Sidimé.
Secteur prioritaire et pour s’être personnellement si exposé en faveur du régime en allant sur tous les fronts, Abou Camara conçoit très mal que son département, la Justice, ne soit pas pourvu de moyens financiers importants et à temps pour son fonctionnement correct. Par rapport à cette situation, Abou Camara s’en prend directement à Cheick Amadou Camara, son collègue des finances qu’il a accusé de mépriser son département. En octobre 2002, il adresse une lettre au ministre secrétaire général à la présidence, Fodé Bangoura et met en cause Cheick Amadou Camara d’avoir violé les procédures budgétaires par rapport à certaines recettes et dépenses dont les 2.597.235.200 FG représentant le prix d’achat du terrain devant servir à la construction de l’ambassade des USA sur le plateau de Koloma. Sur ce total, affirmait Abou Camara seulement montant de 511.520.000 FG a été versé dans les caisses de l’Etat au Trésor Public. Les 2.095.715.200 FG ont été alloués à des dépenses non autorisées par la loi des finances encore moins par un conseil des ministres. Le chef de l’Etat et l’Assemblée ignoraient les faits selon le Garde des Sceaux. Pour enfoncer le clou, Abou Camara conclut ainsi sa lettre :
« La mise à l’écart du ministère de la justice, secteur prioritaire lors de la dernière et recente mission mixte FM/BM découle de la volonté d’éviter au ministère de l’Economie et des finances, des explications laborieuses sur les révélations fort embarrassantes qui auraient balayé, d’un revers de main, toutes les autres déclarations ».
« Porte parole » ou exécuteur non désigné des accusations du chef de l’Etat qui ne cessait d’accuser ses collaborateurs de se livrer au vol et détournement (notamment lors d’un meeting au palais « SEKHOUTOUREYA »), Abou Camara, confronté aux difficultés de trésorerie, a semblé profiter de la nouvelle brèche ouverte par le général – Lansana Conté pour monter encore au créneau contre ses collègues qui le privent de ressources financières :
« Au moment où on parle du détournement de milliards de billets de banques usés ; d’utilisation abusive et frauduleuse des bons de caisse avec le retrait des millions de dollars ou du décaissement non classique des 22 millions de dollars de la dette intérieure, il n’est pas supportable ni tolérable que des collègues et leurs cadres dilapident les fonds publics à leur guise ».
L’autre motif de la fureur du Garde des Sceaux s’expliquait par la suspension pour faute de financement des travaux de la cour d’assises en 2003 et le non décaissement d’une subvention de 20 millions de francs guinéens allouée à sa milice. Les démarches pour le décaissement de ce petit montant avaient été pour le Garde des Sceaux un exercice très laborieux. Il était personnellement tôt un matin de bonne heure à la BCRG en compagnie de son chef de la DA F pour défendre, auprès des autorités bancaires nationales, le chèque de 20 millions de francs guinéens qui devait être tiré sur un compte, malheureusement pour Abou Camara, déjà fermé. Le ministre s’est senti humilié de se voir faire lui même, sans succès, des démarches pour le retrait d’un si petit montant officiellement accordé à son département. Cette humiliation, Il ne l’a pas pardonné aux autorités du ministère des finances et de la BCRG et attendait une occasion pour régler les comptes.
Il en a eu lors du conseil interministériel du jeudi 10 avril, quand il a repris sa participation. Ce jour,
le gouverneur de la BCRG, lbrahima Chérif Bah en l’absence du ministre des finances, a fait un exposé sur la situation économique de l’époque avec des propositions de solution.
Le ministre de la justice profite du tour de table engagé par le Premier ministre suite à cet exposé, pour dénoncer à nouveau ses collègues :
« Quand vous allez en mission vous débloquez des centaines de millions en faveur de vos maîtresses, domestiques, plantons et autres personnes inutiles qui vous accompagnent. Moi pour 20 millions de francs guinéens régulièrement accordés, vous me faites voir de toutes les couleurs en me faisant tourner en rond. J’ai été même obligé de financer moi même les travaux de finition du palais de justice de Fria. Tous ceux d’entre vous qui se livrent à des malversations financières seront convoqués et jugés ».
Le ton, on le constate lors de ce conseil interministériel était déjà vindicatif. Et Abou Camara, que le Premier ministre, Me Lamine Sidimé n’a pas osé interrompre, a eu tout le loisir de se défouler contre le ministre des finances, le gouverneur de la BCRG, le vice gouverneur et d’autres hauts cadres avant de claquer la porte du Conseil.
C’est avec cet état d’esprit révolté que le guerrier, friand des meetings, entreprend une énième tournée d’explications et de sensibilisation des cadres de son ministère sur et des populations sur » les réformes entreprises par le département de la Justice « depuis qu’il est aux commandes à Kindia, Mamou et Labé après Kankan, N’Zerekoré etc.
Abou Camara marque, le 13 avril, une escale à Friguiagbé où le Parrain du PUP, Fodé Soumah organisait annuellement un tournoi de football doté du trophée Hadja Mmah, nom de la mère du Président Lansana Conté.
À la mi-temps du match de ce jour, à la surprise générale, il s’empare du micro et traite nommément ses mêmes collègues ( sauf Fodé Soumah chez lequel il était) de voleurs et pilleurs de deniers publics, détournement etc.
À Mamou, le 14 avril 2003, la salle de la permanence nationale aménagée est remplie de monde venu écouter le ministre Abou Camara.
Ce dernier, parlant de l’objet de la rencontre, a tout d’abord évoqué sa nouvelle disposition dans la lutte contre le grand banditisme en annonçant que « tout bandit désormais pris par les forces de l’ordre sera jugé et condamné sur place ». Fortement ovationné par le public, le ministre de la justice, justifie cette nouvelle orientation par « le blocage, pour des raisons financières, des travaux de la Cour d’Assises. Si, le procès des gangs en 1995, au cours duquel les bandits de grand chemin ont été jugés publiquement, a été un succès, c’est que l’état avait dégagé des moyens adéquats. Aujourd’hui, si la cour d’assises éprouve des difficultés à se tenir, c’est par manque de moyens financiers. Un handicap que j’impute aux responsables du secteur financier et bancaire du pays ».
Avec les applaudissements de plus en plus nourris du public conquis, la tension monte chez le ministre qui, très en verve, change brusquement de thème et glisse sur son sujet favori du moment : la moralisation de la gestion publique et fusille sans détours ses collègues qu’il qualifie de » principaux acteurs du fléau de la corruption, pillages des ressources, de détournement et vols des deniers publics qui gangrène l’administration Guinéenne ».
Sur sa liste, sont ciblés Elhadj Saïkou Yaya Baldé, coordonnateur national du comité de lutte contre la corruption « l’un des plus grands corrupteurs de ce pays, depuis l’ancien régime jusqu’à nos jours.
Il trouve encombrant pour son département ce dernier et sa structure, le CNLS. Pour lui, son passé de « banquier véreux discrédite Saïkou Yaya Baldé et ne lui donne pas le droit et la moralité nécessaires pour conduire dans la transparence la mission dévolue au CNLC. »
Si à Friguiagbé (à son domicile et au stade), il s’était abstenu de le citer, pour Abou Camara, à Mamou, « l’un des plus grands prédateurs de l’économie Guinéenne, est bel et bien El hadj Fodé Soumah, vice-gouverneur de la BCRG ». Il s’est élevé, avec véhémence, contre ce qu’il appelle « le vol et l’utilisation frauduleuse de l’argent public pour des fins de campagne par El hadj Fodé Soumah à travers le pays » Il a accusé le parrain national du PUP de profiter du nom du général Lansana Conté pour dilapider l’économie et s’enrichir.
Cheick Ahmadou Camara, ministre de l’Economie et des Finances, et M. lbrahima Chérif Bah, gouverneur de la BCRG, n’ont pas, comme à Friguiagbé, échappé aux philippiques du ministre. Il a accusé le trio de s’enrichir sur le dos du contribuable guinéen avant de se fixer la « mission républicaine de mettre fin à leurs agissements »
Outre ces personnalités citées, le ministre fulmine de traduire devant les tribunaux et dans un proche délai, tous les hauts cadres coupables de détournements, vols et pillages. » Ils seront tous ligotés, poursuivis et sévèrement condamnés. »
Maître absolu de la cérémonie et visiblement à l’aise dans son élément, Abou Camara a suspendu un moment, la conférence et ordonné à « Enfant Chéri » et Doura Barry qui l’accompagnaient d’offrir un intermède musical au public venu l’écouter. Dans une salle archicomble et tenue en haleine, Abou Camara, reprends abruptement le micro pour démettre M. Mamadouba Keïta de ses fonctions de Procureur de la République, prés le tribunal de Mamou remplacé, séance tenante, par son substitut.
Sans que nul ne comprenne les motifs de cette surprenante décision tombée comme un cheveu sur la soupe, Abou Camara enchaîne son virulent réquisitoire contre les opérateurs économiques dans l’ensemble, égratigne le Président du Patronat, Elhadj Mamadou Sylla, pourfende « les faiblesses du Premier ministre, Me Lamine Sidimé complice des pilleurs ». Bref, à l’exception notable du chef de l’Etat, le Général Lansana Conté « le Président idéal et parfait » encensé tout au long du discours, tous les dignitaires ont été passés au crible.
Sous la pression de tout ce monde mis en cause et proches de lui, le Général Lansana Conté a d’abord visionné les spectacles livrés par le ministre à Friguiagbé et Mamou, avant d’admettre enfin avec eux que les « efficaces provocations et agressivités » de son « Gnarimakha « contre les opposants etaient désormais une véritable « folie » dangereuse dirigée désormais contre le régime et probablement – qui le sait ? – lui-même.
V – La sentence
En cette année électorale où le Général Lansana Conté, tenaillé par un mal incurable et courant derrière le plébiscite à un contesté 3ème mandat à la présidentielle de décembre 2003, les effets et conséquences qu’auraient suscitées l’exécution les menaces du Garde des Sceaux contre ses propres collègues pouvaient provoquer le pire pour son régime.
Face à ces incertitudes, le Président Conté a finalement décidé de se séparer de son « Mamelouk » mais, « imprévisible » ministre de la justice et de le faire remplacer par son exact contraire qui semble avoir la tête bien sur les épaules, Mamadou Sylla SYMA. C’était le 15 avril 2003. Abou Camara s’était lui retranché dans son village et on n’a plus entendu parler de lui.
20 ans après, en observant dans ses œuvres, l’actuel ministre de la justice, Alphonse Charles Wright, son successeur lointain, passionné de la Justice mais avec assez de bruits, impossible de ne pas penser à Abou Camara, mort dans l’oubli et l’indifférence et de l’Etat et de tous ces collaborateurs qui le déifiaient.
VEUILLE ALLAH, NOTRE CRÉATEUR, l’accepter dans son éternel Paradis. Amen
Abdoulaye Condé (avec Mamadou Sacko)