Liberté d’expression, détention arbitraire, homicides…, Amnesty International épingle la Guinée !

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Dans un rapport de 509 pages, Amesty International présente la situation des droits de l’homme, telles qu’elles étaient en 2022 et dans 159 pays d’Afrique et monde. Dans les lignes dudit texte, l’organisation a déploré le fait que des droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique soient bafouées par les nouvelles autorités de la transition.

« Les autorités ont violé les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Le 13 mai, le CNRD a annoncé l’interdiction de « toutes manifestations sur la voie publique de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme, […] pour l’instant jusqu’aux périodes de campagnes électorales», peut-on lire dans ce rapport.

« Le 5 juillet, trois dirigeants du FNDC, Oumar Sylla, Mamadou Billo Bah et Djanii Alfa, ont été arrêtés par les forces de police alors qu’ils tenaient une conférence de presse au siège de la coalition à Conakry, la capitale du pays. Après avoir été accusés d’« injures publiques, outrage à magistrat et troubles à l’ordre public et à la sécurité publique » et placés en détention à la prison de Conakry ils ont été remis en liberté sans inculpation le 8 juillet.

Le 29 juillet, des poursuites ont été ouvertes à l’encontre des organisateurs·trices et des participant·e·s d’une manifestation interdite ayant eu lieu le 28 juillet, au cours de laquelle des violences ont éclaté et cinq personnes ont été tuées. Les dirigeants du FNDC Oumar Sylla et Ibrahima Diallo et le secrétaire général de l’Union des forces républicaines, Saïkou Yaya Barry, ont été arrêtés le 30 juillet, puis inculpés le 1er août de « faits présumés de manifestation illicite, destruction d’édifices publics et privés, provocation à un attroupement, coups et blessures volontaires, association de malfaiteurs, entrave à la liberté de circulation et complicité ». Saïkou Yaya Barry a été libéré à titre provisoire le 12 octobre à la suite d’une détérioration de son état de santé, mais Oumar Sylla et Ibrahima Diallo étaient toujours détenus à la prison de Conakry à la fin de l’année. Ils ont tous deux observé une grève de la faim en novembre pour réclamer la tenue de leur procès», ont-ils rappelé.

Sous la gouvernance du CNRD, plusieurs manifestations ont éclaté aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Amnesty International rappelle que ce sont plusieurs jeunes guinéens qui ont été fossés, notamment Thierno Mamadou Diallo, 19 ans, qui a été tué par des membres des forces de sécurité à Conakry le 1er juin. Le 6 septembre poursuit le rapport, deux personnes ont été abattues à Kondiaran, dans la région de Kankan, au cours des manifestations violentes contre une entreprise minière accusée de ne pas prendre suffisamment de mesures pour améliorer les conditions de vie locales.

Sur ces cas de l’homicide, Amnesty International mentionne que : « le ministère de la Justice a annoncé l’ouverture d’enquêtes sur ces faits, mais aucune information supplémentaire n’était disponible à ce sujet en décembre».

Autres points noirs évoqués dans ce rapport, c’est également la situation des droits des détenus, le droit à la vérité et à la réparation de la justice, mais aussi les violences faites aux femmes, victimes de viol et qui ont continué de faire face à un manque de protection, d’accès et de disponibilité en matière de soins médicaux, de services de santé sexuelle et reproductive, de soutien psychologique et d’assistance juridique et sociale.

Sâa Robert Koundouno

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