Les travailleurs de la société Diamond Cement Guinée, située à Kagbelen dans la commune urbaine de Dubreka ont manifesté ce jeudi 2 mars. Dans une déclaration lue par Sekouba Kouyaté, le bureau du syndicat est revenu sur le motif de leur revendication.
« Les travailleurs sollicitent vivement l’ouverture des négociations annuelles franches, sincères et crédibles autour de leur plateforme revendicative référence N°008/DSDCGN-1/2022 du 1er novembre 2022.Après plusieurs rencontres non fructueuses notamment ici au sein de l’entreprise mais également à l’inspection générale du travail autour d’un protocole d’accord signé le 29 décembre 2021 entre le syndicat sortant et la Direction de Diamond Cement. Que reproche-t-on à ce protocole ?
Vous retiendrez que la délégation syndicale sortante n’avait pas été élue conformément aux articles 338.1; 331.1; 331.2 et suivants du code du travail guinéen. Donc vous conviendrez avec moi qu’une délégation syndicale doit être élue et non désignée ou nommée. Ceci démontre que le syndicat qui a signé cette convention susmentionnée était à la solde de la Direction car la plupart des résolutions ne sont qu’en sa faveur. Et selon nous, une convention qui n’a pas d’échéance n’est qu’une lettre de promesse. Cette incohérence a attiré notre attention, raison pour laquelle nous allons donc prendre notre responsabilité, en continuant à inviter cette Direction au respect du code du travail. C’est ainsi nous nous sommes mis à pied d’œuvre dès notre élection le 22 juillet 2022 cherchant un cadre de dialogue avec nos collaborateurs mais en vain, c’est un refus catégorique du côté du management à ouvrir les négociations dans l’intérêt supérieur de la société. », a lancé Sekouba Kouyaté au nom des travailleurs et travailleuses de ladite société.
Avant d’ajouter ceci: « Cette position stérile de la direction ne nous a pas laissé le choix que de faire recours à un préavis de grève qui a été suivi d’un avis de grève conformément aux dispositions légales de la République de Guinée qui d’ailleurs a expiré ce mercredi, 01 mars 2023 à minuit.Par conséquent, après toutes ces rencontres avec les membres de la direction à l’enceinte de l’usine puis d’autres pourparlers à l’Inspection Générale du Travail sans succès également, nous avons décidé d’aller en grève à partir de ce jeudi, 2 mars 2023 conformément aux articles 431.1;431.2;431.3 et suivants du code du travail de la République de Guinée. A cet effet, il est à réitérer que cette grève se caractérise par le refus catégorique de la direction générale à ouvrir un cadre de dialogue franc et crédible », ajouta-t-il.
Le bureau du syndicat dit qu’il déplore le sort des travailleurs évoluant dans cette entreprise depuis la construction jusqu’à maintenant, plus particulièrement dans ces sociétés intérimaires qui ne sont plus en conformité avec l’article 135.7 du code du travail. 8 ans dans la sous-traitance, trop c’est trop. Figurez-vous nous buvons une eau de forage sans un seul filtre, on n’a pas de cantine, on n’a pas d’assurance santé, on n’a même pas un département de santé et sécurité au travail. Nous sommes pourtant des êtres humains, des Guinéens, des enfants, des maris et des pères d’autrui. Sachez que ce n’est pas la lère fois que ça grève ici, ça sera la 3e en l’espace de 7 ans. Et tant qu’on ne trouve pas des solutions afin d’offrir un climat plus favorable qui suscite un épanouissement humain durable pour ces travailleurs, les problèmes surgiront encore et encore. A noter également que la grève continuera jusqu’à nouvel ordre. Sur ce, nous resterons ouverts, coopératifs et compréhensibles à toute proposition d’un angle de dialogue franc, sérieux, sincère et crédible car pour nous, être libre ne signifie pas seulement briser ses chaines, mais vivre de manière à respecter et à améliorer la liberté d’autrui », a-t-il déclaré.
Christine Finda Kamano
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