Charles Wright sur les chantiers de la Justice à Conakry, Dubréka et Fria: « je ne suis pas ce ministre qui vient pour la pose de la première pierre »

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Le Garde des Sceaux  Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, accompagné de quelques membres de son cabinet et du Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry s’est  rendu dans les juridictions de Dixinn, Mafanco,Dubreka et Fria pour venir constater comment se porte la justice dans ces lieux et évaluer l’avancement des travaux sur les différents chantiers entamés çà et là, mais fort malheureusement tout n’est pas rose tant sur les chantiers que sur le bon fonctionnement des procédures judiciaires. 

À Mafanco et Dubreka, aucun ouvrier n’était visible sur les chantiers des Palais de Justice en construction. À Fria par contre les ouvriers étaient à pied d’œuvre sur le site du Palais de Justice et à la Prison Civile qui désormais a une clôture de 6m de hauteur. Mais le plus ahurissant, il a été constaté qu’au niveau du tribunal de première instance de Dixinn un magistrat s’est permis de modifier une décision de justice déjà rendue. À la fin de ce long périple  qui a duré toute la journée, Alphonse Charles Wright a dans une interview accordée aux médias fait savoir que cela  s’inscrit dans la dynamique de faire en sorte qu’il y ait une vigilance accrue par rapport au délai de procédure devant les juridictions. « L’un des principes qui fondent une justice équitable et impartiale c’est que les affaires doivent être jugées dans un délai raisonnable.

Mais il se trouve très malheureusement que certaines pratiques ont conduit souvent à ce que les dossiers de procédure restent aussi longtemps au niveau des parquets qu’au niveau des juges sans que ça ne soit réglé. Je suis venu leur rappeler leurs obligations professionnelles, je crois que les conseils sont tombés dans de très bonnes oreilles. Dans les jours à venir là où les conseils ne suffisent pas il faut prendre des mesures draconiennes dans le respect de la loi, de l’éthique et de la déontologie.. Vous avez vu le cas qui va me conduire à suspendre un autre magistrat au niveau de Dixinn. Une décision de justice qui est rédigée vidée à l’audience, ce magistrat là se permet de modifier la décision… Où on va avec ça ? », s’interroge t-il, tout en rappelant aux magistrats de comprendre la nécessité de respecter leur serment en tout lieu et en toute circonstance.

Poursuivant, le Garde des Sceaux de préciser qu’au-delà de cette visite de terrain,  il repartira sur le terrain pour la seconde phase de sa tournée à l’intérieur du pays et au moment venu aucun magistrat n’échappera s’il faillit à ses obligations. « On fait tout ça sans bruit, on fait ça parce que nous disons que la refondation de l’État passe aussi  par la dotation de notre pays des infrastructures comme ça, qui vont servir la justice, les citoyens qui sont intéressés par rapport à ces différentes mesures. Nous allons continuer cette visite parce que la tournée tant attendue est programmée. Nous allons juste alerter les magistrats que lors de cette tournée  nous ne ferons cadeau à personne quand nous serons face à des situations de défaillances. Mais c’est une alerte que nous leur lançons pour leur dire de se réveiller et de continuer à faire leur travail. Ils bénéficient de la confiance du ministre de la Justice, la confiance du président de la transition puisque comme je le dis, on n’a pas besoin d’importer des magistrats ailleurs, chacun doit être appelé face à sa responsabilité.

Plus loin, l’ex Procureur  Général près la Cour d’Appel de Conakry de revenir sur l’arrêt de la construction du Palais de Justice de Mafanco qui date de plusieurs mois maintenant. « Voici l’entrepreneur qui  après avoir reçu les frais de démarrage du projet de construction du tribunal de première instance de Mafanco, il s’est permis de faire comme s’il n’avait aucune obligation. C’est raison pour laquelle la visite de terrain est extrêmement importante pour nous, ça nous pemet d’évaluer et de prendre des mesures. Ce matin lors de notre visite on a constaté, j’ai dit dès demain je ferai des injonctions de procédure judiciaire contre lui et aujourd’hui il a entamé les travaux (…) Il n’y avait pas d’autres raisons pour ne pas continuer les travaux. Je suis très content d’annoncer qu’il a pris conscience que derrière ça il y a une responsabilité pénale et contractuelle derrière ça », a-t-il précisé.

Plus loin, Alphonse Charles Wright rappelle que le département de la Justice qu’il dirige aujourd’hui n’a pas pour vocation d’organiser des cérémonies de pose des premières pierres. « Vous savez je vous ai dit que je ne suis pas ce ministre qui vient pour le dépôt de la première pierre sinon je serais venu pour vous dire dépôt de la première pierre et cérémonie de la clôture, on n’a pas besoin de ça. Le travail de fond que nous devrons faire nous devrons  le faire en harmonie avec notre propre politique, celle qui consiste à doter la Guinée des infrastructures, comment le faire et quelle est la méthode ? ».

Au-delà de la construction de ce nouveau Palais de Justice sur 3 hectares, à la rentrée de la ville de Fria,   le département de la Justice envisage de construire une cité qui doit abriter le logement des magistrats, parce qu’il faut penser partout où il y’a la juridiction penser également à loger des magistrats. 

Mamadou Yaya Barry 

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