Migration féminine. « Au Koweït, je changeais les couches d’une personne âgée », regrette une Guinéenne

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De nos jours, des personnes se déplacent partout dans le monde entier. Et le plus souvent, de l’Afrique vers les pays occidentaux. Ces personnes migrent pour échapper à la pauvreté, améliorer leurs moyens de subsistance et trouver de meilleures opportunités, ou pour fuir la guerre et la dévastation qui frappent leur propre pays. Cependant, la plupart des migrants sont des femmes et des jeunes filles. Ce qui ne laisse pas indifférentes femmes de la Guinée. Face à cette montée excessive de la migration féminine, notre rédaction a approché quelques femmes pour savoir ce qu’elles pensent de ce fléau. 

Croisée, Aïcha Diaby nous a dit dès le début qu’elle a fait 7ans en dehors de la Guinée. Malgré que cette première expérience ne lui ait pas réussi, elle ne s’avoue pas vaincue. Elle compte repartir. « J’ai immigré en Algérie, j’ai fait plus de 7 ans là-bas, je voulais traverser pour l’Italie, ensuite continuer pour arriver en Espagne. J’ai choisi la migration pour avoir un bon quotidien. Seulement je n’ai pas eu la chance de traverser . Mais je ne me sens pas vaincue si toutefois je gagne mes moyens je vais repartir et tenter ma chance. Il est difficile de vivre  ici en Guinée et s’en sortir facilement. Et cela  ce n’est pas qu’ici, même dans les pays les enviés en Afrique c’est comme ça. Qu’est-ce qui fait ça ?  Il y a des travaux quand tu es chez toi ,tu peux te gêner de le faire, mais une fois chez les autres tu vas le faire. Moi il faut que je parte afin de faire quelque chose d’utile pour ma famille », a indiqué Aïcha Diaby.

Certaines sont même prêtes à perdre la vie sur le chemin à la recherche de cet Eldorado. C’est le cas de cette jeune fille qui a voulu s’exprimer sous couvert d’anonymat. Selon elle, même si elle doit mourir elle mourra en cours de route mais rien ne va la décourager. 

« Je ne suis jamais sortie en dehors de la Guinée, mais je rêve de le faire. Aujourd’hui, mon souhait c’est de partir très loin d’ici. Pour le moment, je n’ai pas de pays ciblé. Mais ce qui est primordial, c’est de quitter la Guinée. Je suis la première fille de ma mère, elle a des coépouses dont les enfants ont tous réussi. Mais pratiquement ceux-ci ne s’occupent pas de nous, les enfants de ma mère. Il y a une différence totale entre nous. Tu ne sens même pas que nous sommes des frères. Je dois me battre pour ma maman, je dois voyage. J’entends les gens dire que l’aventure n’est pas bonne pour la femme. Dans tout ça, c’est parce qu’elle ne veut pas faire le sérieux dans sa vie. J’irai par l’Algérie ou le Maroc. Soit je rentre ou je meurs en essayant. Et si je meurs, c’est que c’est jusque   là-bas Dieu a prescrit pour moi.  En tout cas, moi rien ne va me décourager.En partant je ne dirais à personne même pas à ma maman parce que sinon ,elle  va briser mon rêve », lance-t-elle.

Par contre, d’autres jeunes filles ne comptent pas sur la migration. Elles sont contre cette pratique. Hadjiratou Baldé ne veut pas entendre parler de migration, tout en donnant ses raisons. « Ce n’est même pas dans mes rêves. Qu’est-ce je vais chercher chez les autres et laisser chez moi. Ici je me sens libre. Celles qui veulent quitter le pays,  espérons qu’elles aient un métier ou qu’elles aient un diplôme pour pouvoir exercer quelque chose chez les autres.  Ce que je déteste, ce sont les femmes ou jeunes filles qui passent par la route. Certaines parmi elles rentrent avec plein de maladies, le VIH, l’hépatite, les infections sexuellements transmissibles ,et parfois avec des enfants qui ne sont pas aussi à l’abri de ces maladies. Sans parler de tout ce qu’elles traversent en cours de route, c’est trop. Je ne vais jamais encourager quelqu’un à le faire. Si c’est par la voie aérienne, c’est encore mieux. Mais chacun à sa façon de voir les choses. Je ne juge personne, je n’ai fait que donner mon avis », a déclaré Hadjiratou Baldé.

Quant à cette autre qui est revenue il y a à peine une année, elle abonde dans le même sens que Hadjiratou. Après plusieurs années d’aventure, elle dit avoir regretté son choix dès les premiers mois.

« En 2017, jai émigré au Koweït. Quand je partais, on m’a dit que je partais pour travailler avec une dame dans son magasin de vente. Puisque je partais à la recherche d’une vie décente, j’étais entre partir et pour réussir, ou rester et espérer trouver mieux ici. Au finish j’ai choisi de partir. Une décision que j’ai regrettée juste un mois après que je sois arrivée là-bas. D’abord, le travail qu’on m’avait promis, ce n’est pas ce que j’ai trouvé devant. Quand je suis arrivée, on m’a engagée comme domestique de la maison. Et là-bas, il y avait une personne âgée qui ne pouvait rien faire d’elle-même. C’est moi qui changeais même ses couches. Et parfois même ma patronne osait me gifler quand je commettais des erreurs, elle me battait comme si j’étais son enfant. Même pour revenir ici, c’est un jour elle s’est trompée pour m’envoyer au marché c’est de là j’ai profité pour pouvoir m’échapper. Je ne dis pas que toutes les filles qui sont sorties de leur pays pour aller chercher ont vécu cela, ça c’est mon histoire à moi. Mais ce que je conseille aux jeunes filles ou femmes, c’est d’être très attentives pour ne pas qu’elles  tombent dans le piège des mauvaises personnes », a-t-elle conseillé.

Christine Finda Kamano 

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