Abdoulaye Kourouma, RRD, juge le discours de politique générale du Premier ministre : « il a tout dit sauf l’essentiel »

Après le passage du Premier ministre, Bernard Goumou, devant les conseillers nationaux au CNT, pour parler de la politique générale du gouvernement, Abdoulaye Kourouma, président du RRD monte au créneau pour dire que le locataire du palais de la Colombe a tout dit sauf l’essentiel.

Selon lui, ce dernier devait plutôt parler des ambitions futures du gouvernement au lieu de parler de ce que tout le monde connaît. « Lorsqu’on parle de politique générale du gouvernement, on veut nous parler des ambitions que le gouvernement a par rapport au futur, c’est-à-dire quelles sont nos ambitions dans le domaine de la santé, dans le domaine de l’éducation, de l’agriculture, des infrastructures etc. Et avoir une prévision budgétaire et nous expliquer les moyens à mettre en œuvre pour recouvrir ce budget. Mais lorsque vous venez relater tout ce que l’on sait déjà  et parler même des contextes dans lesquels ou même qu’est-ce qui vous a poussés à intervenir militairement pour prendre le pouvoir,  c’est comme si le gouvernement était associé à la prise du pouvoir.

Donc moi, je pense que, si tu ne sais pas  tu dis tu ne sais pas, tu n’as pas tort. Si tu dis tu sais et que tu sais, tu n’as pas tort.  Mais tu as tort lorsque tu dis tu sais alors que tu ne sais pas. On ne vient pas lire ce qu’on sait, on vient nous parler de nos ambitions pour le futur. C’est comme si on disait c’est ça le projet de société de notre gouvernement. Ça amène le peuple à vous accompagner. Vous dites dans 2 ans, on ne va plus évacuer les Guinéens dans le domaine de la santé, nous comptons investir, tels. Nous comptons rehausser jusqu’à tel niveau pour pouvoir construire les hôpitaux de référence. Et faire de sorte que les autres pays arrivent à faire évacuer les malades  chez nous », a-t-il indiqué. Et d’ajouter: « La sortie du Premier ministre n’a pas pris le sens réel. Il devait venir informer le peuple. Il faut nous soutenir dans 2 ans c’est ce qu’on veut faire.  Il fallait rassurer la population.  Parce que moi j’ai fait le tour des pages, je crois qu’il y a 21 pages. De la page 1 à la page 18, ça ne parle que de ce que l’on sait . Ça a jamais parlé du futur par rapport à la santé, l’éducation, par rapport à la sécurité, à la justice.   La prochaine fois, il faut que le Premier ministre et son équipe mettent en idée que ce n’est pas le service de communication du Premier ministre qui doit élaborer un discours pour le Premier ministre (..) ».

Selon lui, à leur époque, il y avait des lois qui étaient instaurées à l’assemblée. « Quand le Premier ministre vient présenter son programme, quand il lit son discours, nous avons les discours et on essaye d’analyser. Quand les députés votent contre, la loi disait qu’il devait démissionner,  lui et son gouvernement. Comme on pouvait les ramener à la lecture. Donc je ne sais pas actuellement sur quoi, mais le Premier ministre a tout dit sauf l’essentiel. Quand le Premier ministre veut venir devant les députés, tous les départements sont impliqués dans la rédaction parce que chaque département traduit ses ambitions. Et là, le discours est élaboré avec les services techniques des différents départements(…)  On inclut leur ambition dans le discours. Mais monsieur le Premier ministre même nous a parlé des lois qui ont été votées, il nous a parlé de tout ce qu’on sait. Ce qu’il faut reconnaître, le sommet de l’Etat n’est pas un lieu de stage. Même si tu ne connais pas, il faut avoir le courage de regarder ce que tes prédécesseurs ont fait… », ajoute-t-il.

Christine Finda Kamano