Après la forte pluie qui s’est abattue sur la ville de Conakry, ce lundi matin, c’est avec frustration que les pêcheurs de Matoto Fassa ont découvert leur lieu de travail envahi par des ordures. Un fait qui bloque ainsi la sortie des pirogues sur la mer pour une pêche artisanale pratiquée sur ces côtes.
De surcroît, le chef de port adjoint accuse les habitants qui jettent des ordures dans les caniveaux ainsi que les occupants des lieux. « Autrefois, on n’avait aucun problème dans ce port, on pêchait, on gagnait même les huîtres en mer sans compter le bois…On avait tous les fruits de mer mais depuis que tous les canaux d’évacuation ont été dirigés vers notre port on vit le calvaire », souligne Mohamed Soumah.
Et de poursuivre en ces termes: « dès qu’il pleut, on a peur pour nos maisons et on se demande comment avoir le quotidien parce que ce port devient impraticable et les ordures prennent le dessus sur le débit de l’eau comme vous le constatez ».
Dans le même sillage, M’Balou Soumah dit avoir été obligée de payer les jeunes pour dégager les ordures de cuisine pour pouvoir fumer le poisson qu’elle importe d’ailleurs d’un autre port.
« Nous ici, dès qu’il pleut, on sait automatiquement que nos activités doivent prendre un coup parce que les ordures prennent carrément le dessus sur l’eau. Ça a été le cas aujourd’hui. Il a fallu l’intervention des jeunes que j’ai payés pour dégager les ordures pour vaquer à mes activités », confie la fumeuse de poisson.
Pour le chef de port adjoint, les moyens ne sont pas toujours là pour se débarrasser des ordures. Il sollicite cependant une assistance gouvernementale, également auprès de la société KKT Royal à cause des produits chimiques déversés dans l’eau. « Je souhaite vivement que l’Etat nous aide parce que le port est déserté surtout pendant la saison pluvieuse. Les activités sont à l’arrêt à cause des ordures pendant la saison pluvieuse. Et quand il ne pleut pas, les produits chimiques tuent les poissons, on souffre. Que l’Etat nous écoute aussi. S’il ne nous aide pas dans 5 à 10 ans, ce port n’existera plus », alerte ce pêcheur au nom de sa communauté.
Mariame Mayi Cissé