EXCLUSIF-MINES. Que veut le ministre des mines Moussa Magassouba au sujet de la société AGB2A ?

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Selon les sources de Mediaguinée, le ministre des mines a convoqué la semaine dernière les dirigeants de la société minière AGB2A pour… proférer des menaces en présence de plusieurs témoins. Cette attitude curieuse, qui vise à provoquer le contrôle de la société AGB2A par les actionnaires minoritaires de SD Mining, sans l’aval du conseil d’administration, pourrait acter un dangereux précédent dans le secteur minier guinéen. Actuellement la seule société guinéenne, dont le capital est majoritairement contrôlée par des intérêts guinéens, est AGB2A.

Pour donner du crédit à ses menaces, Magassouba a affirmé avoir « reçu des directives du chef de l’État », le colonel Mamadi Doumbouya qui, pourtant, selon nos sources, lutte réellement pour impliquer de plus en plus les Guinéens dans le secteur minier.
Toujours d’après nos sources, ni le secrétaire général, Mohamed Lamine Sy Savané, ni les autres cadres du département qui ont travaillé sur le dossier opposant les deux groupes d’actionnaires n’ont été conviés à la fameuse réunion.
AGB2A est détenu à 58% par un groupe d’actionnaires guinéens contre 42% à SD Mining regroupant des intérêts chinois.
Les deux groupes sont en conflit depuis plusieurs mois par rapport à la gestion de la société qui emploie 730 employés et, sur initiative des Guinéens, paie les salaires de 10 enseignants communautaires dans la zone rurale de Soumbouyadi, à Boffa. Sans compter les nombreuses infrastructures communautaires, toujours aménagées à l’initiative des Guinéens.
Selon nos sources, AGB2A reproche aux Chinois d’embaucher au noir des Chinois, d’utiliser des véhicules et du carburant qui ne respectent pas la législation guinéenne. Ce point a carrément été évoqué par la partie guinéenne lors de la fameuse réunion, sans réponse claire ni du ministre Magoussaba, ni de la partie chinoise. Pourtant, il y a à peine quelques jours, plusieurs confrères ont annoncé qu’un camion de 40000 litres de carburant, mobilisé par SD Mining, a été arraisonné par la douane…
Chose étonnante, outre le conseiller juridique du ministère (nos sources révèlent qu’il n’avait aucune connaissance du dossier) et son adjoint, un officier superieur de la gendarmerie était présent à la réunion, comme l’indique un document signé plus tard par les Guinéens, les Chinois et les amodiants annonçant l’ouverture de négociations pour l’application de statuts « mis à jour » en juin 2019…
Selon nos sources, pour obtenir le résultat escompté, Magassouba a menacé de retirer les permis accordés aux sociétés Guinea Brain Touch (GBT) et Axis qui ont amodié leur permis à AGB2A avec l’accord du ministère des mines.
Au moment où les actionnaires majoritaires guinéens (dans le cadre de Guinée international corporation- GIC) s’attendaient à l’ouverture des discussions sérieuses, nos sources nous apprennent que la responsable de SD Mining a convaincu Magassouba d’organiser une cérémonie de « passation de service » ce mardi 1er mars 2022. Aux forceps. Sur quelle base ? Mystère.
La question inquiétante est pourquoi le ministre Magassouba cautionne une démarche aussi cavalière pour une société chinoise qui a perdu 2 procès au tribunal de commerce face aux actionnaires guinéens ? Pourquoi un haut responsable guinéen tente d’affaiblir ses propres compatriotes, dans leur bon droit, pour des intérêts étrangers ? Pourquoi écarter les rapports de mission effectués sur le terrain par les cadres du ministère des mines ?
Selon nos sources, une proposition concrète d’exploitation séparée des zones occupées par les deux groupes, pour juger des performances séparées de GIC et SD Mining etait pourtant dans les tuyaux. Pourquoi avoir refusé ce compromis logique ? Qui a intérêt à ne pas voir ses carences étalées au grand jour ? A méditer.
Quoi qu’il en soit, cette histoire, qui risque de briser la dynamique des autorités visant à permettre le contrôle de l’économie guinéenne par des locaux, ne va certainement pas rester sans suite…
Le très critiqué ministre Magassouba devrait carrément se déterminer par rapport à la politique minière qu’il compte dérouler au nom du CNRD. C’est une question de vision ambitieuse qui incombe à tout haut responsable de ce pays.

Focus de Mediaguinee

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