Lancées le jeudi, les audiences criminelles du tribunal de première instance de N’zérékoré ont pris fin ce samedi. Parmi les 11 dossiers inscrits au rôle, c’est seulement 3 personnes qui ont été acquittées par le tribunal.
Les autres ont écopé de 7 ans à la peine à perpétuité. Dans le box des accusés, il y avait les membres du gang qui a semé la terreur dans la cité pendant plus de 10 ans. Parmi eux, il y a Ibrahima Soumaoro, dit Mogô, dont le nom fait peur à la population, mais aussi Moussa Kaba dit Tokôlokô, et Kourouma Shikini, un malfaiteur de grand chemin.
Ils sont accusés entre autres d’assassinat, de tentative d’assassinat, de complicité de meurtre, de détention Illégale d’arme de geurre, évasion, consommation et vente de chanvre indien. A la barre, Amadou Kourouma « Shikini » a reconnu avoir participé à l’attaque survenue à Gonia dans le secteur Yomou Gare en 2018 où Saliou Sidibé a été froidement assassiné à bout portant alors qu’il était dans sa boutique à 21 heures.
Et plus loin, toujours lors des interrogatoires du président du tribunal, il a reconnu avoir été participé à l’attaque de la station de Bellevue où ils ont emporté plus de 100 millions mais aussi l’attaque au cours de laquelle un gérant d’Orange Money a été froidement assassiné à Onah à la gare.
Comme lui, Moussa Kaba ‘Tokôlokô » avait lui aussi participé à ces attaques. Quant au nommé Ibrahima Soumaoro dit Mogô, il a reconnu être un vendeur de chanvre indien mais a clamé son innocence même s’il reconnaît être informé de quelques attaques dans son lieu de vente de chanvre indien derrière le stade.
Et il faut préciser que plusieurs personnes ont été agressées dans ce carré où il est cité par la population comme chef de gang. Dans l’autre dossier, il s’agit des auteurs de l’attaque d’un véhicule de passagers à la gare indépendante à Onah, quartier Kolieba.
Dans cette affaire, le tribunal a condamné Augustin Sylla dit Badehh et Jacques Loua à 7 ans de détention et les autres en fuite (Karado et Saa) à 20 de réclusion criminelle par défaut et un mandat d’arrêt à été émis contre eux.
A cela s’ajoute la condamnation de 3 autres personnes pour viol à 10 ans de prison. Pour le procureur près le tribunal de première instance de N’zérékoré, la loi a été appliquée dans toute sa rigueur.
« Avec les peines qui sont tombées, allant de 10 de réclusion criminelle à la perpétuité, c’est une note de satisfaction pour le parquet. Nous comprenons à travers ces décisions, que le tribunal que nous avons est prêt à dire la loi. Et à partir de cet instant, nous allons continuer à travailler avec les services de sécurité pour que tous les bandits qui sont là soient démantelés et arrêtés pour le bonheur des citoyens », a confié le procureur Sidiki Camara.
Un sentiment que ne partage pas Me Michel Theodore Loua, un des avocats de défense. « Personnellement, j’ai un sentiment mitigé. Des différentes décisions qui ont été rendues, de l’autre côté, je suis insatisfait dès l’instant que le tribunal a violé un principe. On ne peut pas pour un même fait contre les mêmes personnes sur la même cause, condamner les mêmes personnes deux fois. Ce jugement portant sur le dernier dossier a déjà fait l’objet d’un examen devant la cour d’appel à l’occasion de son audience foraine à Siguiri. Et les mêmes faits ne peuvent pas être portés à la connaissance du juge de N’zérékoré », déplore l’avocat qui compte interjeter appel devant la cour d’appel de Kankan dans les jours à venir.
Amara Souza Soumaoro, correspondant à N’zérékoré
+224 621941777