L’annonce de la fermeture du bureau de l’ONU à Bissau en fin décembre alors qu’il s’y trouve un célèbre demandeur d’asile avait inquiété tous les démocrates. La crainte vient d’être dissipée. L’ex-Premier ministre bissau-guinéen Aristides Gomes continuera de bénéficier de la protection de la représentation de l’ONU. C’est la représentante spéciale d’António Guterres, la Burkinabè Rosine Sori-Coulibaly qui l’a déclaré dans une interview à Jeune Afrique (JA).
« Je rappelle que notre rôle n’est ni de provoquer des interférences, ni de soustraire quiconque à la justice. Mais nous avons aussi l’obligation de protéger ceux et celles qui se sentent menacés ou ont peur pour leur vie. C’est ce qu’Aristides Gomes a exprimé, et c’est la raison pour laquelle il a bénéficié d’une protection après la présidentielle, en vertu des lois internationales. Elle lui a été accordée au titre des Nations unies, et non du Binugbis. Or, si la mission politique ferme, le drapeau de l’ONU continuera à flotter à Bissau. La représentation continuera donc à lui accorder sa protection », dit-elle.
Le cas d’Aristides Gomes a-t-il été une source de crispation avec le pouvoir ? « Pas à ma connaissance. J’ai senti que les autorités nationales auraient préféré qu’il ne soit pas sous protection des Nations unies mais nous sommes dans notre rôle, et ce n’est pas la première fois que des acteurs politiques ou militaires sollicitent la protection de l’ONU », répond-elle à JA.
Opposé au général Umaro Sissoco Embaló, Aristides Gomes, 66 ans, dissident du PAIGC, a été plusieurs fois ministre et Premier ministre dans son pays.
Noumoukè S.