Au marché de KM5, dans la préfecture de Dubréka, plusieurs boutiques et magasins appartenant à des particuliers, ont été vandalisés et complètement vidés de leurs contenus. Cet acte qui suscite émoi et frustration chez les victimes, s’est produit dans la nuit du jeudi 2 avril à vendredi 3 avril.
Comment cet acte a-t-il pu se produire alors que les forces de l’ordre étaient mobilisées en grand nombre pour faire respecter le mot d’ordre de couvre-feu, décrété par le chef de l’Etat dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Coronavirus ? C’est la question que se posent bon nombre d’observateurs. Selon une des victimes, les forces de l’ordre campaient juste à l’entrée du centre commercial où a eu lieu le pillage.
« Hier, ils sont venus attaquer au moins 5 magasins et avant-hier aussi 3 autres magasins. Selon des témoins, la police était juste à l’entrée du marché. De là-bas jusque-là où il y a eu l’attaque, c’est moins de 60 mètres et la police est restée là jusqu’au matin. C’est ce matin qu’on nous a informés que nos magasins ont été attaqués. Ils ont pris tout, ils n’ont rien laissé », a expliqué Mamadou Diouldé Bah.
A cause de la coïncidence « troublante » entre la présence d’agents des forces de l’ordre à l’entrée du marché et le pillage des magasins, un affrontement a éclaté entre forces de l’ordre et jeunes en colère. Cette manifestation a fait des blessés légers et quelques interpellations.
Au marché de Dubréka KM-5, c’est la troisième fois en deux semaines que des magasins sont nuitamment pillés par des inconnus.
« Il y a deux semaines, ils (des inconnus) étaient venus casser mon magasin, ils ont pris six sacs de piment d’une valeur d’un à deux millions cinq cents mille francs guinéens par sac. Donc aujourd’hui quand j’ai entendu qu’ils ont cassé encore des magasins, je suis venue voir mais le mien ne faisait pas partie. Donc moi je pense que les autorités doivent nous aider à trouver une solution à ce problème », a plaidé Sylvie Kolié.
Après le pillage, la mairie de Dubréka s’est saisie du dossier et a appelé à rencontrer ce vendredi même les victimes pour éventuellement prendre des mesures pour parer ce problème.
Thierno Sadou Diallo
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