Violences de N’zérékoré: accusé par le RPG, le conseil supérieur de la diaspora forestière soupçonne plutôt Damaro…
Au cours d’une conférence de presse animée, ce vendredi 27 mars à Conakry, le conseil supérieur de la diaspora forestière, (CSDF) a émis des soupçons sur la personne du président de la mouvance présidentielle, Amadou Damaro Camara dans les violences enregistrées à N’zérékoré le jour du double scrutin législatif et référendaire. Répondant ainsi aux accusations du RPG Arc-en-ciel (au pouvoir) portées contre le chef de file de l’opposition Cellou Dalein Diallo et son parti l’UFDG. Le parti au pouvoir les accuse d’avoir commandité les violences meurtrières dans la principale ville au sud de la Guinée.
Selon le président du conseil, Dr Antoine Akoi Sovogui, ‘’des sources concordantes rapportent que le régime guinéen serait la racine de ces troubles ; son objectif serait la création d’un foyer de tension afin de détourner l’attention internationale du double scrutin tenu récemment ». Avant d’ajouter qu’une soixantaine de personnes auraient perdu la vie dans ces violences de N’Zérékoré.
D’autres arguments soutiennent que la présence d’assaillants contre les autochtones de N’zérékoré serait une punition contre eux pour s’être massivement opposés au chargement de constitution et au projet de troisième mandat« , ajoute-t-il.
Par ailleurs de souligner : « la présence de monsieur Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire du RPG Arc-en-ciel, qui est arrivé à N’Zérékoré, quelques jours tout juste avant les conflits. Sa présence sur le terrain suscite de profondes suspicions fondées. Pour rappel, depuis quelques mois, une vidéo dans laquelle Damaro harangue une foule hystérique de Koniankés circule sur les réseaux sociaux. Dans cet instrument médiatique, Damaro dans un discours de style hitlérien, évoque la prouesse guerrière des Koniankés, tout le long de l’histoire de la sous-région. Par ces assertions incendiaires, il incite tacitement le peuple du Konia à aller en guerre contre d’autres Guinéens, et particulièrement ceux de la région forestière« .
Répondant aux accusations du Rpg qui indexe la diaspora forestière et l’UFDG, le conseil a souligné : » en tout cas, selon toutes les informations que nous avons reçues jusqu’à maintenant là, l’UFDG n’est impliqué ni de près ni de loin dans les violences de N’Zérékoré. Nous demandons au RPG, il dispose quel est élément de preuves jusqu’à porter de telle accusation. Quel intérêt aurait le conseil pour opposer ses propres frères et sur leur propre terrain et pour avoir quoi à la suite ? ».
Conséquemment, a-t-il demandé, la libération des jeunes injustement arrêtés et présentés aux médias sur la base d’information sommaires, comme étant les instigateurs des troubles qui ébranlent N’zérékoré. Nous demandons au président Alpha Condé de donner des instructions afin que les dépouilles des victimes mortelles nuitamment enfuies, le mercredi, 25 mars 2020 dans la forêt du 1er mai, soit après l’autopsie bien entendu, remises à leurs parents pour qu’ils soient inhumés dans la dignité, pas comme des prisonniers ou criminels, mais comme des citoyens libres de la république de Guinée ».
« Nous demandons aux autorités compétentes de mener une enquête sérieuse afin de rechercher les auteurs et commanditaires de ces exactions pour leur infliger des sanctions à la hauteur de leur forfaiture. Au cas contraire, le conseil se conserve le droit de porter le cas devant les juridictions internationales« , assure-t-il.
Elisa Camara
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