La Guinée pouvait-elle faire face rapidement à la pandémie du coronavirus si elle n’avait pas fermé et détruit ses usines de quinine et d’alcool ? L’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Bailo Telivel Diallo croit que le pays a péché là. Parce que, dit-il, on apprend que la chloroquine et le gel à base d’alcool peuvent aider à lutter contre le Covid-19.
« On avait une usine de quinine à Macenta. Elle a été fermée (et détruite) sous prétexte de non rentabilité. Aujourd’hui, on apprend que la chloroquine peut aider à prendre en charge les cas sévères de COVID 19. Va savoir ! », tweete le ministre guinéen qui possède une ferme de plusieurs hectares à Popodara, dans Labé. Ajoutant qu’ « on produisait plusieurs milliers de litres d’alcool avec la raffinerie de sucre à Forécariah. Elle a été fermée pour non rentabilité. Aujourd’hui on nous dit qu’il faut importer du gel à base d’alcool pour barrer la route au coronavirus. Va savoir ! ».
Plus loin, de déplorer : « en mettant en avant le marché, on est toujours sur le court terme. Le développement nécessite des changements qui ne peuvent produire leurs effets que sur le moyen et long termes. Il faut sortir des paradigmes de (l’ultra-) libéralisme. (…) Le marché ne peut pas être le premier indicateur des choix d’un pays en développement… ».
La Guinée, pays pauvre qui importe tout de l’étranger, a déjà 8 cas positifs au coronavirus et plus de 1000 contacts en observation.
En République démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a demandé mardi de produire de la chloroquine « en quantité industrielle », s’adressant ainsi à l’usine pharmaceutique Pharmakina, installée à Bukavu dans l’est de la RDC.
Elisa CAMARA