Mécontents de la démolition de leur centre de formation et de réinsertion il y a de cela 10 mois, les handicapés de la commune urbaine de Kindia ont manifesté ce lundi, 20 janvier, contre la construction dudit centre. Plusieurs de ces personnes à mobilité réduite ont été blessées après un accrochage avec certains commerçants de la place.
Depuis la démolition de leur centre de formation et de réinsertion, les handicapés de Kindia ont du mal accepté le bail de leur lieu de travail. Ce matin, ils se sont rendus sur les lieux pour empêcher l’évolution des travaux. Cette visite a tourné au vinaigre, dit le secrétaire général de l’association des personnes handicapées de Kindia, Abdoulaye Momo Camara.
Aujourd’hui vraiment nous sommes déçus des autorités de Kindia, parce que ce n’est pas aujourd’hui que l’histoire est née. Depuis le 18 avril dernier notre bâtiment a été démoli par un commerçant, le lieu où nous habitons, il y a 107 personnes qui y vivent et c’est ici qu’on gagne notre vie. Aujourd’hui, nous sommes partis là-bas pour voir, les bandits de Gnênguèma sont venus nous jeter des cailloux et ils ont blessé beaucoup d’entre nous, notre dernier espoir c’est le président de la république. Nous lui demandons de nous venir en aide pour nous restituer notre bâtiment sinon nous risquons de perdre notre vie. Depuis 1991, le domaine nous appartient, mais les autorités de Kindia on ne les comprend plus, elles sont toutes corrompues. Si les commerçants donnent de l’argent, ils réagissent et si nous revendiquons ils ne disent rien. Pourquoi ? Ou bien les handicapés n’ont pas leur droit dans ce pays ? », déplore-t-il.
Saisie de la situation, la Mairie de Kindia s’est immédiatement rendue sur les lieux pour calmer les ardeurs.
« Dès que j’ai appris que les handicapés et les commerçants sont en conclave, je me suis rendu sur les lieux et j’ai sensibilisé les personnes à mobilité réduite, il faut chercher à les sécuriser d’abord parce que leurs vies en dépendent. Je suis parti en premier lieu rencontrer les commerçants qui jetaient des cailloux pour les calmer et surtout partir vers les autorités parce que la loi est pour tout le monde. Après, je me suis intéressé aux handicapés sous une pluie de pierres, mais j’ai réussi à les calmer et je leur ai demandé de venir à la mairie pour rencontrer monsieur le maire . Nous sommes venus à l’hôpital pour soigner les blessés et le directeur de l’hôpital a pris tous les frais et a dit que le traitement se fait gratuitement, également les médicaments », dit Sogbè Mady Diané, chef service administratif de Kindia.
De son côté, le frère d’Alpha Oumar Ly, propriétaire de cet endroit autour duquel il y a eu tant d’échos, reste imperturbable et parle d’une appartenance officielle.
« Depuis le matin, j’ai vu les individus caillasser ici avec les handicapés, on leur a demandé d’arrêter. Entre temps, ils ont commencé à jeter les cailloux et nous avons essayé de les calmer mais en vain. Mon groupe s’est interposé. Ils sont venus, il y a un parmi eux qui est venu me mordre la main. Nous, on a tous les documents réunis, de la présidence à la préfecture et l’autorité. C’est elle qui nous a donné l’ordre de construire et nous a envoyé la sécurité et l’ordre de mission, cet endroit nous appartient officiellement « , souligne Mamadou Lamarana Ly, frère du propriétaire du lieu.
A rappeler que ce centre de formation et de réinsertion des personnes handicapées de Kindia a été démoli le mardi 16 Avril dernier aux environs de 3 heures du matin. Une opération au cours de laquelle plusieurs matériels et une somme importante auraient été emportés.
Aboubacar Dramé, correspondant régional à Kindia
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