Le ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation était ce vendredi face à la presse dans un complexe hôtelier de Conakry. Il y était question de parler de l’état des lieux de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation en 2010, des principaux acquis de 2010 à 2019 et des perspectives du département.
Parlant de l’état des lieux du développement en 2010, année de l’avènement au pouvoir d’Alpha Condé, Bouréma Condé a expliqué que son département était marqué par situation politique exacerbée par des contestations sociales dues à l’absence de l’autorité de l’Etat
« A l’avènement du Professeur Alpha CONDE, au pouvoir en 2010, l’état des lieux de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation était particulièrement marqué par la situation politique exacerbée par des contestations sociales dues à l’absence de l’autorité de l’Etat coïncidant à la période de transition militaire ; la succession de manifestations politiques répétées non autorisées, la perte de légitimité des équipes communales aggravant le manque de confiance dans les rapports entre citoyens et responsables locaux ; la prolifération des partis politiques dans notre pays devenant ainsi un sujet de préoccupation nationale (à titre illustratif, il existe à ce jour dans le fichier politique du département 149 partis politiques agréés) ; en dépit de la volonté du gouvernement d’aider au pourvoi de l’emploi à travers le mouvement associatif, il faut avouer que parallèlement à l’évolution sur le terrain de certaines ONG ou Associations dans la légalité, d’autres structures, agissent dans l’illégalité et dénaturent même le sens fondateur du mouvement associatif. Sont aujourd’hui répertoriés au Service de Règlementation et de la Promotion des ONG et du Mouvement Associatif (SERPROMA) : 3.500 ONG/Associations, 5.000 Coopératives et leurs faitières ; l’Administration Territoriale caractérisée par une administration de commandement rendant difficile l’atteinte des objectifs d’une administration de développement », a-t-il entre autres expliqué. Donc
Concernant les acquis du département entre 2010 et 2019, il a rappelé que dans le domaine politique, la tenue du dialogue politique a permis d’aboutir à un Accord politique le 12 octobre 2016, suivi de la mise en place d’un Comité de Suivi composé de la Mouvance, de l’Opposition, de la CENI, de la Société Civile et de représentants de la Communauté International.
« Le Comité de Suivi a tenu à ce jour 27 sessions dont les résultats significatifs portent sur l’organisation des ateliers régionaux de vulgarisation du Code de déontologie de l’Autorité Administrative Territoriale avec la participation de la Mouvance, de l’Opposition et de la Société civile membres du Comité de suivi ; l’organisation des missions d’information et de sensibilisation des acteurs locaux sur l’Accord Politique, aux Chefs-lieux des Régions Administratives avec la participation de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique qui a assuré la facilitation de la mobilité par aéronef spécialement affrété ; la tenue des élections locales le 04 février 2018, après concertation avec les différents acteurs ; l’identification en cours par la commission d’indemnisation, des victimes de pillages concernées par l’Accord Politique du 12 Octobre 2016 ; l’élaboration du Code Révisé des Collectivités Locales et ses textes d’application règlementaire ; l’organisation des fêtes tournantes de l’Indépendance Nationale, initiée par Monsieur le Président de la République en 2012, a considérablement favorisé l’amélioration des infrastructures administratives, socioéconomiques et des équipements d’utilité publique ; dans le cadre de l’organisation des élections présidentielles de 2010 et 2015, des législatives de 2013, le MATD a assisté techniquement la CENI, conformément aux dispositions du code électoral (art.2). Il a également apporté son appui à l’organisation des élections communales du 4 Février 2018 », a-t-il détaillé.
Au titre des perspectives, Bouréma Condé a envisagé la vision à moyen terme pour son département par « la poursuite du dialogue politique inclusif inter-guinéen ; la poursuite du renforcement des capacités des Administrateurs Territoriaux, en vue de leur professionnalisation pour faciliter le passage de l’administration de commandement à une véritable administration de développement au service des populations ; l’appui à l’opérationnalisation de l’Agence Nationale de Financement des Collectivités (ANAFIC), à travers le Projet d’Appui à l’ANAFIC (PANAFIC), financé par l’AFD et le Projet d’Appui à l’amélioration de la Gouvernance Locale (PAGL), financé par la Banque Mondiale ; l’organisation d’ateliers régionaux et préfectoraux de vulgarisation et d’appropriation de l’ANAFIC à l’intention des acteurs locaux ; le développement et l’implémentation des approches innovantes de participation et de contrôle citoyen de l’action publique (budgétisation et suivi-évaluation participatif) ; le renforcement des capacités opérationnelles des structures locales et techniques d’accompagnement des collectivités locales ; la continuation de l’organisation des fêtes tournantes, fruit de l’initiative présidentielle. Celle de l’année 2019-2020 est prévue dans la Région Administrative de Kindia ; le renforcement du mécanisme de synergie d’action entre les départements sectoriels dont les compétences sont transférées aux communes ; l’élaboration du manuel de procédure du Système National de suivi-évaluation ; la poursuite de la production des Annuaires Statistiques ; l’informatisation et la modernisation du Système d’archivage des données et documents du MATD ; la mise en œuvre de six axes du Plan d’Action Budgétisé (PAB) d’un cout estimé à 25 millions USD prévus pour réaliser les composantes de la Stratégie Nationale de la Réforme et de Modernisation de l’Etat civil de 2018 à 2022 ; l’harmonisation du Système de suivi-évaluation des différents Projets/Programmes relevant du département ; la formation des nouveaux élus sur leurs rôles et responsabilités, le fonctionnement des collectivités locales et les composantes de la Gouvernance Locale ; le renforcement des capacités des élus sur le suivi de la mise en œuvre du PNDES, en lien avec les ODD (Objectifs de Développement Durable) et les compétences transférées aux collectivités ; la vulgarisation du Code Révisé des Collectivités Locales et de la Lettre de Politique Nationale de Décentralisation et du Développement Local (LPN-DDL) ; la finalisation de la mise en place et l’opérationnalisation des Conseils Préfectoraux de Développement (CPD) ; l’appropriation des textes et instruments fondamentaux de la décentralisation et de la déconcentration par tous les acteurs majeurs impliqués dans le processus ; l’Appui à l’opérationnalisation de la Fonction Publique Locale ; l’élaboration d’une Cartographie des zones à risques ; la mise en place d’un Système d’alerte précoce communautaire et d’un fonds de secours d’urgence en faveur des sinistrés; l’assainissement du fichier et d’un Annuaire fiable des Partis politiques légalement créés », dit-il.
Comme pour conclure, le ministre dans le cadre de la continuité du service public, à travers son département s’est engagé à accompagner les collectivités locales dans la mise en œuvre de cette politique à la base.
Maciré Camara