Hier à l’aéroport de Conakry, le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a déclaré qu’aucun Guinéen ne devrait plus mourir pour la violence politique. Il l’a dit à la réception du président Alpha Condé qui rentrait d’un long périple qui l’a conduit à Sotchi (Russie), Istanbul et Paris.
« Aucun Guinéen ne devrait plus mourir pour la violence politique. Mon appel, c’est de dire aux Guinéens que la démocratie c’est l’expression libre. Ceux qui viennent aujourd’hui pour dire oui à la constitution, pour dire oui au soutien au président de la république c’est leur droit. Ceux qui n’en veulent pas c’est leur droit. Mais ça ne peut pas se passer dans la violence, l’expression démocratique c’est par voie de vote. Donc toute la pensée va vers les victimes de la dernière violence. J’en pleure de toute mon âme », déclare-t-il. Ajoutant qu’il y a une partie de Guinéens qui pensent non pour la nouvelle constitution, il y a une bonne partie qui pensent oui à la nouvelle constitution. Je crois que le retour du président de la république au pays donne l’occasion à ceux qui pensent qu’il faut aller à la nouvelle constitution de s’exprimer, d’apporter leur soutien ».
S’agissant des consultations nationales qu’il a menées récemment, Kassory Fofana confie que le président de la République ne s’est toujours pas prononcé.
« N’oubliez pas que les consultations que j’ai dû mener n’ont pas encore de réponse du président. Il a pris acte des avis des uns et des autres. Il a pris acte même loin du pays des expressions à travers les manifestations jugées grandioses de l’opposition pour dire non. Il prendra acte aujourd’hui [jeudi] de l’expression massive que vous venez de voir, encore plus massive que ce qu’on a vu la semaine dernière de l’opposition qui dit oui à la nouvelle constitution. Dans ses prérogatives constitutionnelles, dans sa sagesse, il prendra la décision qui convient pour la Guinée », souligne-t-il. Poursuivant, il a appelé les Guinéens à renoncer à la violence.
« Le message aux Guinéens c’est de dire, la démocratie ce n’est pas la violence. D’abord j’adresse les condoléances les plus attristées aux familles éplorées dans les dernières violences. Nous avons les morts couchés à l’hôpital, ça ce n’est pas la démocratie. Il faut que les Guinéens se ressaisissent, qu’on renonce à la violence, que dans les dispositions constitutionnelles pour la démocratie, qu’on s’exprime par les voies démocratiques. L’appel aux Guinéens, c’est l’appel à la sérénité, l’appel à la fraternité pour que rien, surtout pas la violence politique ne détruise le socle de la société guinéenne, le socle de l’unité de la nation qu’on est en train de mettre en place », insiste-t-il.
Maciré CAMARA