Lansana Diawara : « Alpha Condé a promis d’être Mandela, je crains qu’il ne devienne Bokassa s’il n’arrête pas cette machine »
Suite à l’arrestation dans l’après-midi de ce mardi 16 juillet de deux pions du Front National pour la Défense de la Constitution, à savoir Foniké Mengué et Sékou Koundouno, Lansana Diawara coordinateur des Brassards Rouges de Guinée s’est insurgé contre ce qu’il appelle « recul très grave de la liberté d’expression. »
« Nous avons appris dans après-midi que nos collègues qui se battent également contre le 3è mandat, en l’occurrence Foniké Menguè et Sékou Koundouno ont été arrêtés sous prétexte qu’on les a retrouvé avec des tee-shirts portant des slogans contre le 3è mandat. Nous pensons que cela est un recul très grave de la liberté d’expression, de la liberté individuelle et des libertés collectives des uns et des autres. Cela est inadmissible et inacceptable. À l’allure où vont les choses, on risque de nous interdire même de penser. Puisqu’à cette phase on nous interdit de nous exprimer, j’ai peur qu’après cette phase qu’on nous interdit de penser. C’est-à-dire que dès que vous pensez, on dit non vous pensez au troisième mandat, allons-y en prison », a-t-il martelé.
Poursuivant, il appelle tous les mouvements de lutte contre la nouvelle constitution et le 3è mandat à une solidarité collective afin, dira-t-il, de barrer la route au troisième mandat.
« La deuxième des choses, j’en appelle à une solidarité collective de l’ensemble des différents mouvements qui luttent contre le troisième mandat. Je veux citer les brassards rouges de Guinée, le mouvement Amoulanfé et le FNDC. Qu’on comprenne que nous ne sommes pas des adversaires l’un pour l’autre. Nous sommes des acteurs qui se battent pour la même cause et les imposteurs qui veulent nous confisquer aujourd’hui cette liberté nous obligent à nous unir aujourd’hui, à faire des synergies communes pour barrer la route à ce qui est en train de prendre forme dans notre pays. Cela interpelle tout un chacun, je l’ai dit à chaque fois et à chaque reprise, l’heure n’est plus aux histoires d’égo, l’heure n’est plus aux histoires de leadership entre les différents mouvements, l’heure est à la synergie totale entre les différents mouvements pour barrer la route à ce qui est en train de se faire. Et donc, nous appelons avec la plus grande fermeté, à la libération immédiate et sans condition de nos collègues qui ont été arrêtés. Par la même occasion, nous interpelons Monsieur le Président de la République à taper du point sur la table pour arrêter enfin cette machine qui est en passe et qui pourrait être dangereuse pour lui, pour son système et également pour le peuple de Guinée. Il a promis d’être Mandela, je crains qu’il ne devienne Bokassa s’il n’arrête pas cette machine », prévient le coordinateur des Brassads Rouges de Guinée.
Maciré Camara