Crise de poissons à Kindia : vendeuses et consommateurs se plaignent
Le poisson est devenu de nos jours un aliment introuvable dans la cité des agrumes (Kindia) et le peu qu’on retrouve coûte très cher. Consommé par la majeure partie de la population, les vendeuses ainsi que les consommateurs sont aujourd’hui dans une crise de poisson qui perdure, constate sur place le correspondant de MEDIAGUINEE.
Depuis quelques mois, la ville de Kindia est en manque de poisson de tout genre, cette situation pousse les vendeuses de cet aliment rare à tirer le diable par la queue, afin de continuer leurs activités. Pour Gouly Guinè, vendeuse du poisson fumé au grand marché de Wambele, cette crise de poisson est devenue à Kindia une véritable inquiétude pour les vendeuses.
« Chaque jour le problème de poisson ne fait qu’augmenter, c’est très difficile d’avoir ce qu’on peut vendre et obtenir quelque chose. Ils ne font que nous envoyés du poisson pourri appelé « bol ». On prend de nos jours le poisson fumé à 8 pour 10.000 francs guinéens et on revend difficilement à 7 pour 10.000 francs guinéens, car les clients et clientes qui viennent insistent qu’on leurs revendent à 8 pour 10.000 francs guinéens. Donc, pratiquement on ne gagne rien, nous demandons aux autorités de nous aider à diminuer cette crise puisque nos maris n’ont rien, c’est nous qui se débrouillons en vendant le poisson », ajoute-t- elle.
Ce manque de poisson dans les différents marchés de Kindia s’explique par le fait que les pêcheurs ont du mal à pêcher normalement, a expliqué M’mely Camara derrière sa table de poisson au marché Yenguêma. « Ce manque de poisson à Kindia est général pour nous vendeuses de poisson de tout genre. Les fournisseurs sont derrière nous chaque jour pour leurs argents, car cette vente de poisson n’est qu’une perte pour nous. C’est très difficile d’avoir même un carton et le prix d’achat est exorbitant. Quant aux fournisseurs, ils disent qu’il n y pas de poissons dans les mers et que c’est très difficile de pêcher en cette période », dit-elle.
Du côté des consommateurs, c’est un véritable casse tête d’avoir des poissons de qualité pour le repas. Interrogé sur cette crise de poisson, Salématou Camara, femme ménagère répond en ces termes. « Aujourd’hui, c’est très difficile de préparer avec des poissons de qualité, si tu as 30 000 fg comme dépense et qu’on te dit 3 petits poissons coûtent 5000 et comment acheter les autres condiments. Parfois tu es obligé de préparer la feuille de patate ou de manioc pour éviter l’humiliation au cas où tu as des étrangers », souligne-t-elle.
A noter que le directeur de la poissonnerie d’Afrique de Kindia où la majeure partie des vendeuses de cet aliment rare s’approvisionne n’a pas voulu placer un mot concernant cette question qui perdure dans la cité des agrumes.
Aboubacar Dramé, Correspondant régional à Kindia