Gouvernement Kassory : Gassama ‘’ne change pas’’ !
Dans l’équipe du Premier ministre Ibrahima Kasosry Fofana, un ministre refuse encore de s’aligner. Kalifa Gassama Diaby -puisse c’est de lui qu’il s’agit-, « électron libre » du Gouvernement selon Alpha Condé, n’a pas été tendre avec les partisans de la ligne dure contre la chienlit et les manifestations de trop dans le pays. Il l’a fait savoir le 26 juillet dernier, dans l’émission Africa 2015 de la radio Nostalgie, rappelant qu’il ne change pas sur le respect des droits humains. Extrais poignants…
Toute décision d’interdiction générale et absolue de manifestation est un recul pour la démocratie
(…) Notre Constitution garantit aux citoyens la liberté d’opinion et d’expression. Je vais être clair et précis. Toute décision d’interdiction générale et absolue de manifestation est un recul pour la démocratie. Toute décision qui empêche les citoyens de s’exprimer dans un cadre légal sans violence est un recul pour la démocratie, est contraire à notre Constitution. Et cela ne peut être défendable.
Il ne faut pas que l’on ait peur de la contradiction du débat et même de la critique, fut-elle désagréable
Je vais appeler les différents acteurs, y compris le gouvernement auquel j’appartiens, que chacun garde son calme et qu’on accepte dans notre pays que le gouvernement gouverne, qu’il fasse des choix politiques et que ces choix politiques ne puissent pas plaire à une partie de nos concitoyens, c’est normal dans une démocratie. Que cette partie puisse s’exprimer dans le cadre légal est aussi logique et normal. Il ne faut pas que l’on ait peur de la contradiction du débat et même de la critique, fut-elle désagréable. »
Je ne serai pas complice d’une violation des droits humains
Il ne faut pas qu’on recule. La démocratie, il faut avoir le courage d’aller au bout. Alors en tant que ministre en charge des questions de droits humains, je ne peux pas être d’accord avec une telle décision, de façon générale. On peut interdire de façon exceptionnelle lorsque des motifs réels et objectifs de trouble à l’ordre public, de violences sont là. On peut interdire circosntanciellement, conjoncturellement une manifestation. Mais on ne peut pas empêcher le citoyen guinéen, quelque soient les désaccords par ailleurs, d’exprimer ce qu’ils pensent et de le dire publiquement, y compris par les marches et les manifestations. Cela doit être clair et il m’est moralement, personnellement, impossible de défendre une telle décision.
Je ne fais pas de rencontres secrètes. Je n’ai pas d’alliés, je n’ai pas d’ambitions ou de prétentions
Culturellement, je suis toujours plus proche de ceux qui se sentent plus faibles et je ne change pas. Je ne suis avec personne. Je défends les lois de la République. Je suis profondément attaché aux valeurs de la démocratie et de la justice, du respect des libertés et du droit de chaque citoyen guinéen. Moi je ne défends personne. Je ne fais pas de rencontres secrètes. Je n’ai pas d’alliés, je n’ai pas d’ambitions ou de prétentions. Par contre, je ne serai pas complice d’une violation des droits humains parce que c’est mon rôle. C’est le rôle que le chef de l’Etat m’a confié. Je compte le jouer, que cela plaise ou pas. Je ne suis ni avec la société civile ni contre elle. Je ne suis ni avec l’opposition ni contre elle. Je défends la constitution guinéenne.
Mediaguinee