La Mecque: des pèlerins équipés de bracelets d’identification

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L’Arabie saoudite a commencé à équiper les pèlerins de La Mecque d’un bracelet d’identification, une mesure encore loin d’être systématique mais qui rassure certains, un an après la bousculade ayant fait quelque 2.300 morts lors du pèlerinage.

Ryad affirme avoir amélioré l’organisation et renforcé la sécurité du grand pèlerinage musulman annuel, qui s’ouvre samedi et lors duquel deux millions de fidèles sont attendus.
La mesure phare que la presse saoudienne évoquait depuis plusieurs mois était le recours à des bracelets électroniques.
Ces bracelets de papier plastifié et comportant un code-barre lisible par smartphone fournissent l’identité, la nationalité, le lieu d’hébergement du pèlerin à La Mecque, le contact des responsables du groupe auquel il appartient, ainsi que toutes les informations enregistrées lors de l’attribution de son visa, a expliqué à l’AFP Issa Rawas, vice-secrétaire du ministère du hajj.
Le but est d’équiper tous les pèlerins venant de l’étranger, soit plus de 1,4 million de fidèles, poursuit-il, sans toutefois préciser le nombre de bracelets déjà délivrés.
Dans la foule qui défile jour et nuit dans la Grande mosquée et aux alentours, des journalistes de l’AFP ont vu de nombreux pèlerins équipés de bracelets.
Mais certains sont en réalité fournis par des agences de voyage et ne comportent pas les informations enregistrées par les bracelets du ministère.
Nabil Melhem, maçon palestinien de 61 ans, porte, lui, l’un de ces bracelets imprimés par les autorités pour un coût d’environ deux rials saoudiens, soit moins de 50 centimes d’euro, selon M. Rawas.
Pour ce pèlerin venu de Cisjordanie occupée, cette bande de deux centimètres de large, de couleur verte pour les musulmans venant de pays arabes, est comme un passeport.
Si on se perd, si on meurt, si on est malade et incapable de parler, ils peuvent contacter l’agence qui nous encadre grâce au bracelet, dit-il à l’AFP.
Le 24 septembre 2015, lors du précédent pèlerinage à La Mecque, une gigantesque bousculade avait coûté la vie à au moins 2.297 fidèles, selon des données compilées à partir de bilans fournis par des gouvernements étrangers. Certains avaient eu des difficultés à identifier les victimes.
Les autorités saoudiennes en étaient restées à un bilan de 769 morts pour ce drame, le plus meurtrier de l’histoire du hajj.
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a eu d’énormes ratés en terme d’organisation l’an dernier, constate Jane Kinninmont, du centre d’études Chatham House à Londres. Mais il y a eu des améliorations au niveau des infrastructures et les Saoudiens vont assurément tenter d’améliorer aussi la logistique, dit-elle.
Selon l’experte, le hajj est une énorme opération logistique et l’Arabie saoudite sait qu’elle doit la mener avec succès en raison de son importance sur les plans religieux et économique.
Cette année, témoigne Drissa Conakry, nos logeurs nous ont mis ce bracelet dès notre arrivée à l’hôtel.
Je me dis qu’au moins, je suis identifié, assure ce professeur nigérien de 30 ans muni du bracelet mauve des musulmans venus de pays africains.
Derrière lui, quatre pèlerins australiens s’approchent, intrigués. Eux n’ont reçu aucun bracelet, assurent-ils à l’AFP.
AFP

 

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