Les premières études du projet Simandou remontent à la 1ère République, selon le ministre directeur de cabinet à la Présidence de la République. Évoquant l’origine historique de ce projet, Djiba Diakité a rendu hommage au camarade Ahmed Sékou Touré -premier président de la République et père de l’indépendance nationale-, tout en saluant l’engagement du président actuel, le général Mamadi Doumbouya, qui a permis de faire de ce projet un levier majeur pour le développement du pays.
« C’est un projet dont les études sont faites depuis la première République, avec le premier président feu Ahmed Sékou Touré. C’est l’occasion donc de lui rendre hommage. Il avait déjà initié pour faire de ce projet un projet stratégique à travers le corridor Simandou pour développer la Guinée, notamment en valorisant ses ressources minières », a dit M. Diakité, ajoutant que » cette initiative a jeté les bases de ce qui allait devenir un projet de grande envergure, touchant non seulement les mines, mais aussi les infrastructures nécessaires à son exploitation ».
La continuité avec le Président Mamadi Doumbouya
Djiba Diakité a également salué la vision du président actuel, Mamadi Doumbouya, qui a repris le flambeau du projet Simandou. Le ministre a précisé que, dans la continuité des efforts de ses prédécesseurs, le président Doumbouya a su impulser une dynamique nouvelle, visant à faire du projet un véritable catalyseur pour le développement durable de la Guinée. « Le président Doumbouya a voulu faire de ce projet un levier économique et stratégique pour le pays », a-t-il déclaré.
Le projet Simandou se distingue par sa portée multisectorielle. Il englobe non seulement l’exploitation des blocs 1 et 2, attribués au consortium singapourien Winning Consortium Simandou et son partenaire chinois Baowu Steel, mais aussi les blocs 3 et 4, qui sont gérés par Rio Tinto et son partenaire Chinalco. Ces gisements de minerai de fer parmi les plus importants du monde, et leur exploitation représentent une opportunité majeure pour la Guinée.
Un projet multidimensionnel pour la Guinée
À en croire le ministre directeur de cabinet, le projet Simandou ne se limite pas à l’exploitation des ressources minières. Il s’inscrit dans une logique de développement global qui inclut la construction de 650 kilomètres de voies ferrées, destinées à transporter les minerais, mais aussi les marchandises et les passagers. Ces infrastructures ferroviaires joueront un rôle clé dans l’intégration du pays au niveau régional, facilitant le commerce et l’accès aux marchés internationaux.
En parallèle, un port spécialisé sera construit pour l’exportation du minerai de fer, avec la capacité d’accueillir des navires de grande taille. Ce port sera également utilisé pour le transport de passagers et de marchandises, ce qui renforcera la compétitivité de la Guinée dans le domaine du commerce international.
Un autre élément clé du projet Simandou est la création d’une aciérie pour la transformation locale du minerai de fer. Ce projet devrait permettre à la Guinée de transformer une partie de sa production minière sur place, contribuant ainsi à la diversification de son économie et à la création d’emplois locaux. Selon Djiba Diakité, les études complètes pour cette aciérie doivent être achevées dans les deux ans suivant le début de l’exploitation commerciale du minerai.
Un modèle de gouvernance et de co-développement
Le ministre a également insisté sur la gouvernance du projet, soulignant que l’un des objectifs majeurs du gouvernement est de garantir une gestion équilibrée et transparente. « L’État se positionne comme un partenaire stratégique qui va garantir non seulement les intérêts de la Guinée, mais aussi ceux des partenaires industriels dans une logique de co-développement », a-t-il précisé. Cette approche vise à mutualiser les coûts et les risques du projet pour assurer sa réussite à long terme.
Le ministre directeur de cabinet a souligné que les négociations autour du projet Simandou ont duré plus de deux ans et que chaque étape a été marquée par un travail acharné pour parvenir à un accord qui soit bénéfique pour toutes les parties prenantes. « Le projet est aujourd’hui complètement dé-risqué », a-t-il affirmé, rassurant ainsi les investisseurs sur la solidité de ce projet.
Sâa Robert Koundouno