Le président Yacouba Conté demande au procureur de poursuivre Dr Ousmane Kaba pour outrage à magistrat et de prendre toutes ses responsabilités. Selon les textes, cette infraction est punie de 6 mois à deux ans d’emprisonnement.
Tout est parti quand la parole a été donnée à Dr Ousmane Kaba après les plaidoiries et réquisitions pour ses derniers mots.
Voici ci-dessous les échanges houleux entre le juge et l’ancien ministre…
(….).Mais mon deuxième sentiment, M. le Président, c’est vraiment la tristesse et l’étonnement. Vous permettrez que je parle de ma carrière. Ça fait 40 ans que j’enseigne et que nous avons formé à l’Université Kofi Annan 25.000 diplômés.
Je répète, 25.000 diplômés dont plus de 2.000 juristes, y compris le premier Président de la Créef. Alors, pourquoi je suis triste ? Parce que j’ai eu le sentiment ici que les jeunes que nous formons ne défendent pas le bien public pour lequel nous les avons formés. Parce que dire que lorsqu’on signe une convention internationale et que l’on dise dans ce tribunal que c’est un faux gouvernement, l’ambassade est fausse, le faux gouvernement chinois, le faux gouvernement guinéen, c’est un manque total de respect à nos institutions. Un manque total. Et j’ai été étonné que la personne n’ait pas été interpellée par les juges.
Juge : S’il vous plaît, Dr Kaba, vous avez juste quelques mots maintenant.
Ousmane Kaba: Écoutez, écoutez, s’il vous plaît. Écoutez, ne criez pas sur moi. C’est pas parce que vous êtes Président, qu’est-ce que ça veut dire ? Tu es à l’âge de mon fils, arrête !
Juge : On va vous poursuivre pour outrage. Monsieur le Procureur, s’il vous plaît. Il s’adresse à la Cour. Vous ne vous adressez pas à vos enfants ici.
Ça veut dire quoi ça ? Je dis que vous ne vous adressez pas à vos enfants ici, vous avez compris ? Monsieur le Procureur, je vous demande d’initier une procédure contre lui pour cela. Pour outrage. Non, non, s’il vous plaît, Maître.
Écoutez, on a beaucoup accepté. Écoutez, écoutez, s’il vous plaît. Trop, c’est trop.
On a beaucoup accepté. Il ne s’adresse pas à ses enfants. Monsieur le Procureur, ouvrez.
Je vous demande de tenir compte de cet état. Et de prendre vos responsabilités. C’est le Président qui vous le demande.
C’est le Président qui vous le demande. Vous parlez de respect des institutions. Vous ne respectez pas comme ça la Cour.
Ce n’est pas la personne qu’il faut voir. S’il vous plaît, Maître. Quittez, s’il vous plaît.
Ce n’est pas la personne qu’il faut voir. Mais c’est l’institution. Vous l’avez dit ici.
Si vous-même, vous ne respectez pas cette institution judiciaire. Cela veut dire quoi ? On a beaucoup accepté à cause de votre âge. Et tout ce que vous avez représenté.
Mais s’il vous plaît. Il y a des limites à toutes choses. Vous parlez de respect.
Vous-même, vous ne respectez pas l’institution judiciaire. À travers vos propos. Vous allez enseigner à qui alors ? C’est respect.
Vous dites que vous avez enseigné le premier président de cette Cour. Mais ce n’est pas vrai. Je le connais.
Il n’a pas étudié à Kofi Annan, s’il vous plaît.
Trop, c’est trop. Monsieur le procureur. Je vous demande d’en tenir compte. Et de prendre vos responsabilités.
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Elisa CAMARA