Bouba Sampil : ”tous les voyages, je me prends en charge. Les primes des joueurs, je n’y touche pas. Vous ne me verrez pas dans l’avion affrété par l’État”

Alors que le football guinéen traverse de nouvelles zones de turbulences avec des remous entre les membres du comité exécutif, le président contesté Aboubacar Sampil était face à la presse ce mercredi 16 avril. Sa version des faits et ses pistes de solutions pour une sortie de crise étaient à l’ordre du jour.

Accusé de gestion cavalière et même solitaire par ses collaborateurs du Comité Exécutif, le président élu de la Feguifoot s’est vu récemment « révoqué » de son poste après une réunion avec les membres du COMEX (Comité Exécutif). Cette décision, bien que surprenante pour le concerné, vient s’ajouter aux nombreux problèmes de gestion que connaît l’instance dirigeante du football guinéen. Avec une équipe minée par une guéguerre permanente de leadership, le football guinéen vit sans aucun doute une autre période de crise qu’il faudra rapidement désamorcer pour éviter le pire. D’autant plus que le ministère de la jeunesse et des sports a enfoncé le clou avec des mesures fortes à l’encontre de la FGF. Dans un courrier daté du 14 avril 2025, Keamou Bogola Haba a notamment informé la Fédération de l’expiration de l’agrément ministériel accordé le 28 mars 2023. « En référence à l’arrêté n°A/2023/1163/MJS/CAB/SGG du 28 mars 2023 (copie jointe), par lequel la Fédération Guinéenne de Football (FEGUIFOOT) a été agréée pour une durée de deux (02) ans, nous vous notifions que cet agrément a expiré depuis le 27 mars 2025. Dès lors, nous vous exhortons à en tirer toutes les conséquences de droit », a-t-il écrit.
Face à cette autre proportion que pourrait prendre la crise, Bouba Sampil prend la mesure de « l’apaisement et de l’union » avec ses collaborateurs fédéraux. Invité hier mercredi sur le plateau de l’émission spéciale de Kaback TV, l’ancien patron de l’AS Kaloum s’est d’abord défendu contre les accusations de gestion opaque et de détournement portées contre lui par ses adversaires. « Quand on parle de détournement dans cette affaire, depuis que je suis président, je me suis pris en charge. Tous les voyages, je me prends en charge. Les primes des joueurs, je n’y touche pas. Vous ne me verrez pas dans l’avion affrété par l’État, parce que je ne m’assiérai pas avec des joueurs comme Seydouba, ni Mady au même niveau », s’est-il défendu.
Poursuivant son intervention, Aboubacar Dinah Sampil croit surtout qu’en une année de management, il est sur une bonne lancée en termes de gestion. « J’ai rapporté les infrastructures et la formation. Il n’y avait plus de formation, parce qu’en Guinée, beaucoup pensent que la fédération tourne autour de l’équipe nationale A. Plus on croit en cela, plus on rate la formation à la base. Le football est un vecteur de cohésion sociale, mais ça doit se matérialiser à la base », explique-t-il.
Mais au vu de la nécessité de baisser les tensions, il n’a pas manqué l’occasion de marteler l’urgence de s’asseoir pour trouver une solution entre les membres du COMEX. « Moi, je ne suis jamais là, formez une équipe, vous décidez quelque chose, vous me rendez compte et je suis d’accord. C’est pourquoi j’insiste et persiste, on est condamné à s’entendre. Les crises récurrentes n’aident pas le développement du football », a conclu Bouba Sampil.
Cette sortie médiatique inhabituelle pèsera-t-elle sur la balance à quelques heures de la rencontre tant attendue de ce jeudi avec le ministre de tutelle ?
Jusqu’où les membres contestataires du COMEX sont-ils prêts à en découdre face à leur président, leur ex-président devrais-je dire ? Attendons de voir !
Bernard Leno