Libération de Dadis Camara : « c’est aussi une manière d’avoir la popularité en Forêt » (secrétaire fédéral UFDG/Kankan)
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Condamné à 20 ans de prison à l’issue du procès des événements tragiques du 28 septembre 2009, Moussa Dadis Camara, ancien président du CNDD, n’aura purgé que moins de trois ans de sa peine.
Hier vendredi soir, le chef de l’État lui a accordé une grâce présidentielle. L’annonce a été faite par le ministre secrétaire général de la présidence à travers un décret lu à la télévision nationale.
Une grâce qui intervient juste après que l’État s’est engagé à payer les frais d’indemnisation des victimes de ces événements tragiques.
Cette libération de Moussa Dadis Camara fait réagir le secrétaire fédéral de l’UFDG dans la commune urbaine de Kankan. Bien qu’il ne soit pas surpris de la décision, Antoine Dogbo Guilavogui se réjouit de la grâce accordée à l’ancien chef de la junte en 2010.
« J’apprécie vraiment la libération de Dadis, bien que tout le monde s’y attendait. C’était du formalisme, sinon on savait que Dadis allait être libéré. Si le président l’a confirmé, vraiment, c’est une bonne chose parce que c’était une première en République qu’un président soit condamné pour des raisons que chacun de nous connaît. Mais nous craignons que tous les grands complices de ce coup-là soient aussi libérés, car c’est ce qui semble se profiler à l’horizon. »
Antoine Dogbo Guilavogui, qui s’attendait à ce décret depuis les premières heures de la condamnation du président du CNDD, voit une manœuvre politique derrière cette décision.
« Tu sais, en Guinée, il ne faut pas sous-estimer les rumeurs. On avait bien dit que c’était du formalisme, tout est politique. C’est aussi une manière d’avoir la popularité en Forêt. Sinon, l’unique représentant de la Forêt condamné à 20 ans de prison, n’oublions pas que ça fait mal. Si le président l’a gracié, je suis vraiment content. »
Le secrétaire fédéral de l’UFDG à Kankan a également salué le paiement des frais d’indemnisation des victimes promis par l’État.
Pathé Sangaré, correspondant à Kankan