Bantounka/Cosa : les commerçants s’opposent à la démolition de leur marché

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Les propriétaires de boutiques, commerçants, vendeuses et responsables des ateliers étaient réunis ce lundi 3 mars 2025, au marché de Bantounka/Cosa, pour exprimer une nouvelle fois leur indignation concernant la démolition annoncée du marché au profit d’un opérateur économique. Selon eux, «dans le plan cadastral, ce marché n’est pas un domaine de l’État». C’est la mairie de Ratoma qui aurait usé de son pouvoir en établissant un titre foncier en son nom pour le faire passer en bail.

La semaine dernière, le plan d’aménagement d’un centre commercial nommé « Général Mamadi Doumbouya » et d’un grand hangar a été publié sur les réseaux sociaux. Indigné, ce collectif pense que la construction du centre commercial Général Mamadi Doumbouya vise à servir de prétexte pour démolir le marché au profit d’un seul opérateur économique.

D’après les informations que nous avons reçues, c’est en 1991 que les citoyens de Bantounka, face à la distance de 2 à 3 km qu’ils parcouraient pour se rendre au marché, ont décidé, avec le concours des sages, d’aménager cet endroit en un petit marché familial. Depuis sa création jusqu’en 2007, le marché n’a connu ni administrateur, ni agent communal, ni comptable. Ce n’est qu’en 2007 que les commerçants se sont organisés pour mettre en place un président du conseil de discipline, chargé d’intervenir socialement entre les commerçants. Ce n’est qu’en 2010, avec le changement de régime, que la délégation spéciale de 2011-2012, dirigée par Hadja Ramatoulaye Diallo, a introduit un administrateur et un comptable, assistés par le président du conseil de discipline, nous apprend-on.

Le porte-parole du collectif des commerçants, Ibrahima Diallo, dans une communication faite ce matin, rassure de leur détermination à défendre ce marché et à le moderniser eux-mêmes.  «Nous allons nous mobiliser pour construire un hangar pour les femmes de ce marché. En tant que collectif de commerçants, nous allons essayer de moderniser le marché afin de lui donner une belle image à Coza. Avec les femmes, nous allons travailler ensemble pour trouver un plan avec les ingénieurs. Le projet est déjà en cours. Le 14, ils ne pourront pas venir démolir le marché, car personne n’est informé de ce qui se passe réellement. Seul l’État a le pouvoir de démolir un marché, un individu ne peut pas le faire. Si l’État décide de récupérer ce marché, nous n’avons aucun problème avec cela, personne ne peut s’opposer aux décisions de l’État. Ce sont des bandits qui se sont mobilisés pour venir chasser de pauvres citoyens. Certaines autorités affirment ne pas être informées. Si elles l’étaient, une équipe compétente serait venue en plein jour pour inspecter et fixer une date. Ce n’est pas en pleine nuit, à 2 heures du matin, que l’on vient marquer des maisons», a-t-il fait savoir.

Par la voix de Ibrahima Diallo, ces commerçants disent être conscients de la puissance de l’État mais il faudrait que ça se fasse dans les règles de l’art.

«L’État est fort, l’État n’est pas faible, l’État n’a pas peur. Lorsque c’est réellement l’État qui intervient, tout le monde est au courant. À Kiroti, c’était l’État, à Koloma aussi c’était l’État. Soyons sérieux. Ils veulent ternir l’image du Président de la République, mais cela ne marchera pas. Un huissier peut-il donner un document sans qu’il y ait eu un jugement au tribunal ? Non. C’est le tribunal qui tranche. L’huissier n’a remis aucun document aux propriétaires des boutiques, seulement aux locataires. Or, les locataires ne sont pas les véritables propriétaires. Nous ne pointons pas du doigt le Maire de Lambanyi. Il avait clairement dit qu’il n’était pas d’accord avec ce bail, expliquant que certains ne pouvaient pas « venir manger et ensuite nettoyer ce qu’ils ont mangé ». Cela signifie qu’il désapprouve la situation. Le maire sait bien que ce dossier est un dossier de corruption. Les autorités compétentes doivent enquêter sur la manière dont ce marché a été octroyé à cet opérateur économique».

Installée dans ce marché depuis 32 ans, Yamon Hélène Loua, vendeuse et veuve avec 5 enfants à sa charge a saisi l’opportunité pour solliciter l’aide du Président Mamadi Doumbouya puisque ce marché consiste le seul moyen de subsistance pour elle. «Je viens de N’Zérékoré et je suis installée dans ce marché depuis 1993. Quand ils ont chassé des gens en 1997, j’étais encore là. C’est ici que je gagne notre pain quotidien pour mes enfants et moi. J’ai cinq enfants, et mon mari est décédé en 2018. Tous mes enfants sont scolarisés. Un jour, on nous a informés que cet espace avait été vendu et qu’il fallait partir. Nous n’étions pas au courant de cette vente. Lorsqu’ils nous ont demandé de quitter, nous avons organisé une réunion et avons conclu que nous n’étions pas d’accord. Nous ne pouvons pas partir d’ici, car c’est notre seul moyen de subsistance. Nous les avons suppliés, mais ils nous ont simplement donné jusqu’au 14 avril, après le mois de Ramadan, pour partir. Nous avons refusé, et soudain, un matin, nous avons trouvé des croix rouges marquées sur nos magasins. Nous n’avons nulle part où aller. Nous sollicitons l’aide du Président Mamadi Doumbouya, car nous ne savons pas où nous installer à Conakry. »

Mamadou Yaya Barry 

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