TPI de Mafanco : Amara Condé soumis à un rude interrogatoire pour trafic international de cocaïne

Plus de sept mois après son interpellation à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry, Amara Condé a été entendu par le tribunal de première instance de Mafanco ce mardi 18 février 2025. Il est poursuivi pour des faits de trafic international de drogue et complicité. Ce gestionnaire de stock de profession sur lequel les 4,4kg de cocaïne auraient été retrouvés sur le fond de ses deux valises soit 2,2 kg par valise le 3 juillet 2024, était en provenance de la Thaïlande où il était allé acheter des produits médicaux. Lequel marché lui aurait été proposé par un EDINKÉ (Thaïlandais) qu’il a rencontré à Conakry dans le cadre de son activité de mototaxi. « J’ai perdu mon boulot  en 2020 à Cellcom. J’ai rencontré beaucoup de difficultés. Je me suis lancé dans la conduite de mototaxi. Un jour, j’ai pris EDINKE à Nongo pour le conduire à Lambanyi. Il a apprécié ma conduite et m’a dit de venir désormais le chercher tous les jours. Au fil du temps, il m’a demandé si j’ai un passeport parce qu’il y a de bons produits médicaux fabriqués en Thaïlande si je peux y aller pour nous les importer en Guinée. Avant mon départ, il m’a remis 1000 dollars pour aller me préparer parce que ma fille était malade. Une fois en Thaïlande, j’ai trouvé son  frère DJOUDJ sur place avec qui, j’ai mené toutes les démarches pendant huit jours dans le cadre de l’achat de ces produits…Arrivé à l’aéroport de Conakry et suite à la fouille opérée sur mes colis, les douaniers ont retrouvé les 4,4kg de cocaïne dans un sac à dos que ce dernier m’a remis lors de mon départ. J’ai quitté la Thaïlande, je suis passé par l’Éthiopie, Burkina Faso puis Conakry. Je précise que les valises citées dans l’ordonnance de renvoi n’avaient aucun problème. C’est seulement le sac à dos qui en avait, insiste l’accusé.

Malgré l’insistance des parties au procès, Amara Condé n’a pas reconnu les faits de trafic international de la cocaïne mis à sa charge. Toutefois, affirme-t-il, le sac dans lequel la cocaïne a été retrouvé était tenu par lui de Bankonk à Conakry.

« Mais dire que c’est de la cocaïne, c’est à l’aéroport ici on m’en a informé ». Peut-on alors déduire qu’elle a été introduite dans votre sac? interroge l’avocat de la partie civile.  « Je ne sais pas », a répondu l’accusé qui soutient n’avoir connu la cocaïne auparavant.

Parlant des avantages conclus entre EDINKE et lui notamment: les 1000 dollars perçus à son départ pour la Thaïlande et les 4 000 dollars promis une fois de retour à Conakry, Amara Condé laisse entendre que ces montants constituaient son salaire. Et qu’ils ont été évalués sur la base d’un calcul bien effectué, ajoute-t-il.

La défense, pour sa part, lui demande s’il n’a pas été trompé par son missionnaire (EDINKE). Amara Condé répond par l’affirmative avant d’exprimer son regret devant le tribunal auquel il demande de le pardonner. L’affaire a été renvoyée au 25 février 2025 pour les réquisitions et plaidoiries.

Saidou Lébêré

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