En immersion gouvernementale à intérieur du pays, le Premier ministre avait déclaré il y a quelques jours, que les fonds nécessaires à la reconstruction de Guéckédou étaient déjà mobilisés en 2008, suite à la rébellion des années 2000. Une déclaration qui a immédiatement suscité la controverse au sein du RPG Arc-en-Ciel, ancien parti au pouvoir. Lors de l’assemblée générale hebdomadaire tenue ce samedi, 15 février 2025, l’ex-ministre du Commerce du régime Alpha Condé, a qualifié les propos du PM de « gros mensonge ».
Pour Marc Yombouno, cette déclaration du Premier ministre s’inscrit dans une tentative d’effacer les responsabilités du gouvernement actuel vis-à-vis de la reconstruction de la préfecture. Comme l’a dit le Pr Alpha Condé que : « tant le mensonge est gros, tant le Guinéen y croit ». Malheureusement, le Premier ministre a prouvé ça à Gueckedou. Ce qui est grave. Moi je le mets au défi d’alerter la Crief et faire des enquêtes », a dit Marc Yombouno, avant de poursuivre : « Guéckédou, c’était une ville carrefour. Sur le plan du commerce, après la ville de Conakry c’était Guéckédou à l’époque. Mais avec la rébellion des années « 90 », il y a eu l’afflux de réfugiés, ça a commencé à se dégrader et en 2000, 2001, les rebelles sont rentrés. Et ils ont tout détruit. Depuis, au temps de Lansana Conté, les populations s’attendent à la reconstruction. Maintenant si toi tu pars tenir de tels propos c’est pour que les dirigeants de l’époque soient rejetés par la communauté ou tu veux qu’on les tue ? », s’est interrogé l’ancien ministre.
Revenant sur la situation du gouvernement de Dadis Camara en 2009, Yombouno a précisé que, bien qu’un milliard de francs guinéens ait été débloqué pour aider les sinistrés suite à d’importantes inondations, cette somme était largement insuffisante pour couvrir les besoins de toute la population affectée.
« Le CNDD étant un régime de transition qui n’a pas duré (2008-2009), donc ça veut dire que c’est le gouvernement d’Alpha Condé qui est venu gérer ce montant et où est la ville aujourd’hui ? Comment un milliard de francs guinéens pourrait-il reconstruire même un secteur de Guéckédou ? », a-t-il questionné, soulignant que les autorités de l’époque avaient promis des solutions durables, mais que la réalité était tout autre.
Sâa Robert Koundouno