Guinée/Finance: une évaluation du système de paiement instantané s’opère à la BCRG

Dans l’objectif d’assurer des transactions sûres, rapides et interopérables, la guinéenne de monétique (GuiM) et les secteurs financiers, les banques, les établissements de monnaie et les institutions de microfinance, la Banque centrale de Guinée organisent une rencontre les 27 et 28 février 2025.

Durant ces deux jours à la BCRG, les acteurs de la banque centrale et les représentants des institutions financières publiques et privées opéreront une évaluation du Système de paiement instantané afin d’exposer les difficultés et de les  solutionner à l’aide d’un expert.

La Banque centrale de Guinée, à la suite de ce projet, aspire à une augmentation d’inclusion financière. 

Kerfalla Sylla, directeur du système et des moyens de paiement à la Banque Centrale de la République de Guinée, revient sur la quintessence de cette rencontre.

« La rencontre que nous avons eu à organiser aujourd’hui en collaboration avec la fondation d’Africa Nenda porte sur la mise en place d’un système de paiement instantané par la Guinée de la monétique. Si vous vous rappelez, il y a un ou deux mois, nous vous avons été invités au lancement officiel des activités de la Guinéenne du monétique. Donc, c’est la suite logique de cet événement. La Banque centrale a bien voulu abriter cette rencontre parce qu’elle veut jouer un rôle de facilitatrice entre la guinéenne du monétique (GuiM) dont notre premier vice-gouverneur est le président du Conseil d’administration, mais aussi entre les secteurs financiers et les banques, les établissements de monnaie et les institutions de microfinances que nous supervisons. Donc, le rôle de la Banque centrale dans cette rencontre est d’écouter d’une part les doléances de ces institutions afin de les remonter à notre autorité vis-à-vis de la Guinée, mais aussi de comprendre ce que la Guinée attend de ces institutions que nous supervisons. Nous pouvons aussi les inviter de façon consensuelle ou réglementaire à mettre en place », a-t-il expliqué. 

Le responsable de la BCRG n’a pas manqué d’exprimer l’impact direct de cette initiative.

« L’objectif de la Banque centrale pour le pays est d’améliorer l’inclusion financière. Nous rentrons d’une rencontre de la même fondation Africa Nenda au Ghana où il a été démontré que si l’on augmente l’inclusion financière, cela peut contribuer à une croissance de 0,2 % pour un pays. Donc, imaginez si la Guinée augmente l’inclusion financière de 5 à 10 %, quel serait l’impact sur la croissance ! En Guinée, la Banque centrale pilote la mise en place de toutes les politiques d’inclusion financière. Nous prenons le guide pour ça souvent nous participons à ce genre de rencontre », a-t-il indiqué. Mamadee Jabateh, spécialiste en paiements techniques, affirme que cela va permettre de comprendre les difficultés et de résoudre les problèmes liés à ce système. « Cette rencontre permet d’échanger avec les banques pendant deux jours, le premier jour avec les banques primaires. Nous allons discuter des aspects de l’instant payment auxquels elles sont exactement confrontées. Donc, nous allons voir comment nous pouvons améliorer l’intégration pour toutes les institutions financières. Après cette rencontre, je suis optimiste que tous les problèmes seront résolus, car nous allons comprendre les enjeux. Ensuite, nous allons travailler ensemble pour que tout ce qui doit sortir soit exactement la réalité, et par la suite, nous continuerons à collaborer avec elles », a-t-il dit. 

A l’aide de ces échanges, la Guinée s’active à  l’émergence financière surtout en matière de payement instantané.

 «C’est pour 2 jours. On commence le 27 avec les banques primaires. Ça permet de connaître les échanges et les soucis en termes d’intégration et tous les aspects de l’instant payment auxquels ils sont confrontés et de voir comment faire l’intégration pour tous les financiers. C’est entre la BCRG et les finances. On a déjà échangé avec les institutions financières sur tous les aspects et vous l’avez observé ils sont très ouverts surtout concernant les challenges, les difficultés et ce qui peut améliorer. Il faut pouvoir d’abord comprendre les soucis des institutions financières avant de pouvoir avancer avec les résultats prochains. On continuera de travailler ensemble jusqu’à comprendre que tout ce qui en découle est réel et pour la suite on continuera de travailler avec eux. Les banques font beaucoup de travaux. La bonne nouvelle est que la Guinée est informée des difficultés rencontrées dans les autres pays et la Guinée a appris. Ils nous soumettent les problèmes et nous proposons les solutions. La Guinée est aujourd’hui en train de faire partie des pays qui sont dans l’inclusion financière, dans le payement instantané en général », a projeté Mamadee Jabateh, responsable Technical payment specialist a Africa Nenda (spécialiste technique des paiements).

Keita Kaman, responsable informatique de NSIA Banque Guinée, enthousiaste, salue la démarche de la BCRG.

« Nous sommes sortis d’une réunion avec le consultant international M. Zongo, qui est venu nous présenter un peu l’instant paiement, qui est une partie intégrante du Switch national de Guinée. Donc, c’était un peu de brosser les différentes difficultés que nous rencontrons dans le cadre de la gestion de ce projet. Et voilà, les perspectives, nos analyses par rapport à la démarche du projet qui a été entamé. Alors, à la sortie de cette rencontre, nous retiendrons de cette concertation une exposition vraiment brève, une explication claire de ce projet, et puis un monsieur à l’écoute des banques et des différentes institutions monétaires de la place, par rapport à la gestion de ce projet. Donc, il nous a expliqué un peu l’instant paiement, son développement en Afrique aujourd’hui, dans le cadre mondial aussi, comment cet outil digital est utilisé partout dans le monde et dans les différents pays, et comment cela favorise vraiment l’inclusion financière », a-t-il dit.

Impliquant tous les secteurs du pays, la banque BESSIC à travers  sa directrice des opérations après l’exposition des difficultés liées à cette adaptation reste optimiste.

«Sur invitation de la banque centrale, suite au lancement du projet du switch national qui a eu lieu au mois de décembre passé, et là aujourd’hui on est là pour rencontrer l’expert commis par la banque centrale pour faire l’état des lieux du projet, voir le niveau d’avancement du projet et les difficultés auxquelles les banques sont en production. L’instant paiement c’est un volet du projet du suite national, donc actuellement nous sommes confrontés à des difficultés qui font qu’on n’arrive vraiment pas à avancer sur ce volet.[..]On a essayé de voir ensemble quels sont les niveaux de blocage et dans les discussions et les échanges, voir quelles sont les solutions qui pourraient nous permettre d’avancer. Des résolutions, on dira, nous sommes à mi-parcours, donc il y a un recueil d’infos que nous avons mis à la disposition de l’expert. Donc on espère un feed-back de lui qui nous permettra vraiment d’avancer sur ce volet. Donc les difficultés, nous les avons étalées et on a échangé, mais comme l’expert c’est lui, on attend un meilleur feed-back. C’est un grand projet qui a l’initiative du Président, donc sous la responsabilité du gouverneur de la Banque Centrale, mais on espère qu’à la sortie de cette séance de travail, les banques seront satisfaites », a témoigné Hadja Adama Cissé.

Une communication continue et un accompagnement technique sont prévus pour répondre aux besoins des utilisateurs et garantir le succès du système.

Mayi Cissé 

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